ASAMA YAMA
Volcan du Japon situé dans la partie centrale de l'île de Honshū à 140 kilomètres au nord-ouest de Tōkyō. Point culminant d'une chaîne volcanique orientée est-ouest, l'Asama yama est composé de trois volcans superposés. Le Kurohu yama (2 405 m), base occidentale de l'édifice, est un stratovolcan pléistocène composé de tufs et de brèches andésitiques, puis, en alternance, de coulées de lave et de pyroclastes andésitiques, dont le sommet a été élargi par l'érosion et la partie orientale effondrée, puis recouverte par les coulées dacitiques et les nappes de ponce d'un second stratovolcan, le Hotoke iwa. Toute la partie supérieure de l'ensemble a été recouverte par un autre stratovolcan plus jeune à double cratère emboîté : le Maekake yama (2 493 m) et le Kama yama (2 550 m), actifs depuis l'Holocène et qui ont émis des coulées dacitiques alternant avec des projections de pyroclastes et des émissions de nuées ardentes. L'ensemble est traversé en son centre par un réseau de petites fractures nord-sud.
Le cône actuellement actif est le Kama yama dont la profondeur du cratère varie avec les éruptions. Toutes les éruptions, sauf celles de 1281, de 1531 et de 1783, sont de type explosif, avec projections de bombes en croûte de pain, lapilli, cendres et parfois ponces. Après l'éruption de 685, le volcan a connu une phase de repos de quatre cents ans. Les éruptions de 1531 et de 1783 ont émis des nuées ardentes, parfois transformées en lahars (coulées boueuses) à la suite de traversée de rivière ou de présence de neige. L’éruption de 1783 fut extrêmement meurtrière, puisque rien que les lahars firent plusieurs milliers de morts. Les conséquences de cette éruption, retombées de cendre, épidémies, famines, etc., provoquèrent au total le décès de deux cent mille à huit cent mille personnes.
Ce volcan, dont l'activité est très surveillée depuis 1901, est l'un des plus actifs et des plus violents du monde, avec plusieurs milliers d'éruptions par siècle. La surveillance est effectuée par des méthodes sismiques, géodésiques et géomagnétiques. Des instruments sont installés sur les flancs du volcan et sur son sommet, ainsi que des circuits de télévision et des micros ; le tout est relié à un observatoire volcanologique au pied du volcan. Cette surveillance a permis d'observer qu'il y a peu d'hypocentres de séismes à plus de 2 kilomètres de profondeur, mais que la plupart, ainsi que de nombreux phénomènes explosifs, ont leur siège à proximité du sommet. On constate aussi, lors des éruptions, un bombement du cratère et un affaissement de la périphérie. Le matériel émis par ce volcan est de nature dacitique et andésitique, pauvre en olivine et riche en augite et en hypersthène. On peut noter aussi l'émission de gaz de type HF, HCl, SO2, CO2 et H2O.
Les dernières éruptions se sont produites en 1990 et en 2004.
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Écrit par
- Alain Gil MAZET : diplômé d'études approfondies, géologue pétrographe
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