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ASANGA (entre IVe et VIe s.)

Parmi les maîtres les plus célèbres du bouddhisme de tendance mahāyāna, les deux frères Asanga et Vasubandhu, originaires du nord-ouest de l'Inde (région de Pashāwar), occupent une place importante. Asanga, l'aîné, est tenu pour le fondateur de l'école vijnānavāda, selon laquelle la réalité absolue n'est « rien d'autre que pensée » (vijnāna : « discernement » ; ou citta : « chose perçue »). Seules comptent les représentations mentales qui, toutes ensemble, constituent la conscience (autre sens du mot citta) et qui toutes sont valables, qu'elles soient le fait d'un homme éveillé et sain d'esprit, d'un malade mental, d'un homme endormi qui rêve ou d'un yogin qui, par des exercices appropriés, produit des images n'ayant pas d'équivalent dans la prétendue réalité quotidienne. En fin de compte, l'essentiel est que la pensée parvienne à se penser elle-même, à « se voir », à se « connaître avec discernement » (vijnāna) : on y parvient par le yoga, et c'est pourquoi l'école fondée par Asanga s'appelle encore yogācāra. Au moment où, par la méditation profonde (dhyāna), la pensée n'est plus rien qu'elle-même, le salut est obtenu (sous la forme du nirvāna), puisque ce sont les imprégnations mentales dues aux actes qui déterminent le maintien de l'être dans l'existence phénoménale. Cette théorie est exposée dans le Laṅkāvatāra-Sūtra attribué à Asanga. Il a composé d'autres ouvrages qui sont perdus ou ne survivent que dans des traductions chinoises datant probablement du viiie siècle.

— Jean VARENNE

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur à l'université de Lyon-III

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