ASCOMYCÈTES
Le groupe de Champignons constitué par les Ascomycètes édifie des fructifications souvent complexes, d'aspect et de taille très variables.
Beaucoup n'apparaissent à l'œil nu que sous la forme de points ou de glomérules à peine plus gros que des têtes d'épingle, noirs ou diversement colorés ; ces petits organes peuvent être disséminés à la surface des feuilles ou des rameaux de diverses plantes vivantes ou mortes, ou bien, au contraire, peuvent se réunir dans des sortes de croûtes développées sur ces mêmes substrats.
On rencontre aussi, au hasard des promenades dans les bois, les prés, les jardins, des Ascomycètes de plus grande envergure. C'est déjà le cas de nombreuses pézizes dont les disques ou les coupes plus ou moins régulières peuvent atteindre plusieurs centimètres de diamètre ; l'oreille-de-lièvre est une pézize dont la coupe, très dissymétrique, simule l'organe qui lui a valu son nom. Les morilles, à structure plus complexe, ne laissent généralement pas indifférent le chercheur de champignons qui les aperçoit ! Les truffes, dont certaines espèces sont bien connues et appréciées des gourmets, édifient des sortes de tubercules souterrains. Les xylaires érigent leurs corps élancés, noirs et coriaces, simples, rameux ou digités, sur les vieilles souches moussues et pourrissantes. Les géoglosses forment des petites massues dressées parmi les herbes.
Malgré des aspects aussi variés, les Ascomycètes possèdent en commun une caractéristique très importante : au sein de leurs fructifications, ils préparent l'éclosion d'organes d'un type tout à fait particulier, les asques, dans lesquels sont produites des spores sexuelles haploïdes appelées ascospores. Par germination, une ascospore engendre des filaments plus ou moins anastomosés entre eux, constituant le mycélium ; ce dernier montre une structure en principe cloisonnée, avec des parois cellulaires chitineuses. Plus rarement, les articles du mycélium se séparent et donnent alors des formes « levures ».
Pendant cette phase végétative, les Ascomycètes se multiplient fréquemment par l'intermédiaire de spores asexuelles produites selon des processus morphologiques et fonctionnels variés (cf. champignons, fungi imperfecti). Chez certains Ascomycètes, ces fructifications « imparfaites » peuvent devenir presque exclusives, le stade ascosporé étant occasionnel ou bien faisant totalement défaut.
Développement et reproduction
Sexualité et reproduction
Parvenu à un stade de développement convenable, et sous des conditions de milieu appropriées, le champignon entre dans sa phase de reproduction sexuelle. Pour que celle-ci parvienne à son terme, beaucoup d'Ascomycètes exigent, indépendamment de la formation d'organes sexuels (la plupart d'entre eux étant hermaphrodites), la réunion de deux noyaux génétiquement différenciés, provenant ou non de mycéliums distincts ; on les dit hétérothalliques. L'hétérothallisme est ici du type bipolaire simple : deux allèles A et a d'un même gène régissent les réactions de compatibilité, déterminant si les croisements entre clones sexuellement parfaits sont possibles ou non ; ce qui signifie que des hermaphrodites ayant des facteurs différents (l'un A, l'autre a) formeront des confrontations fertiles, alors que si ces hermaphrodites possèdent chacun le même facteur (par exemple A), ils resteront stériles. Les espèces homothalliques vraies, par contre, réalisent leurs processus sexuels sans différenciation génétique ; quant aux homothalliques secondaires, ce ne sont que des hétérothalliques à asques tétrasporés dont chaque spore et, par suite, le mycélium, contient dans un cytoplasme commun des noyaux de groupes de compatibilité opposés.
Typiquement, un Ascomycète produit des éléments mâles et femelles. Les premiers, appelés spermaties[...]
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Écrit par
- Patrick JOLY : directeur de recherche au C.N.R.S.
Classification
Médias
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