ASCOMYCÈTES
Systématique
Il existe de nombreuses variantes dans la genèse et la structure des fructifications à l'intérieur desquelles naissent et se développent les asques. Ces variantes sont à la base de la classification des Ascomycètes. Initialement, on avait pu délimiter un groupe assez homogène d'espèces dont les fructifications ont grossièrement l'allure de coupes (apothécies) à la face interne desquelles se développent les asques, entre de minces filaments stériles, ou paraphyses ; cette couche fertile tapissant l'intérieur des apothécies est l'hyménium. Ce groupe prit le nom de Discomycètes, par opposition au reste des Ascomycètes, ou Pyrénomycètes, dont les fructifications globuleuses (périthèces) sont closes ou ne s'ouvrent que par un étroit orifice apical nommé ostiole. Rapidement, on restreignit la notion de Pyrénomycètes aux seules espèces ostiolées ; celles dont les périthèces restent indéfiniment clos furent réunies dans un nouvel ensemble, celui des Plectomycètes.
Les Plectomycètes
Les Plectomycètes à périthèces clos furent vite écartelés en deux ordres : les Eurotiales d'abord, chez qui les hyphes ascogènes se ramifient et donnent naissance à des asques disposés en files, se séparant à l'approche de la maturité : ils apparaissent alors insérés sans aucun ordre dans le périthèce. À cet ordre appartiennent les Aspergillus et les Penicillium, moisissures très répandues. Les Élaphomycétacées, aux grosses fructifications connues sous le nom de truffes des cerfs, montrent une organisation qui permet de les rapprocher des Eurotiales.
Chez le second ordre, celui des Érysiphales, les asques sont réunis en bouquet à la base du périthèce ; ce sont des parasites superficiels des plantes supérieures : les Érysiphacées provoquent des maladies appelées « blancs », ou « oïdiums » ; les Méliolacées sont des espèces sombres vivant sous des climats chauds et humides.
Les Pyrénomycètes
Immense ensemble hétérogène, les Pyrénomycètes furent également démembrés. Chez les Pyrénomycètes ascoloculaires, les asques sont situés dans de simples cavités (loculi) creusées dans un organe massif, le stroma, qui préexiste à leur formation. On peut répartir les Ascoloculaires en trois ordres : les Myriangiales produisent des asques globuleux dispersés dans un stroma homogène ; ce sont, pour la plupart, des champignons à développement mycélien réduit, vivant sur ou aux dépens de plantes variées, souvent dans les pays chauds, méditerranéens ou tropicaux. Les Pseudosphaeriales ensuite, ont des asques allongés, régulièrement dispersés dans le stroma : les loculi, encore monoasques, sont disposés en palissade, légèrement au-dessous de la surface d'un stroma, en forme de coussinet chez les Dothioracées ; ils croissent pour la plupart sur les rameaux de divers végétaux ; chez les Dothidéacées, les loculi monoasques se réunissent pour former des sortes de conceptables alors remplis d'asques séparés par des restes du tissu stromatique qui se gélifient à maturité ; cette famille renferme des Champignons tels que Dothidella, Cucurbitaria, Botryosphaeria, etc. Avec les Pléosporacées, les conceptables ainsi formés deviennent indépendants les uns des autres au lieu d'être inclus dans un stroma commun ; on y trouve des espèces banales telles que Pleospora herbarum, Leptosphaeria, Ophiobolus ou Venturia, ces derniers provoquant les « tavelures » des arbres fruitiers. Enfin, les Mycosphaerellacées se distinguent essentiellement des Pléosporacées par leurs asques disposés en faisceau au lieu d'être parallèles ; le genre Mycosphaerella renferme un très grand nombre d'espèces, pour la plupart parasites de plantes les plus variées. Les Hémisphaeriales, enfin souvent parasites foliaires de plantes de climats chauds, sont des Ascoloculaires dont le stroma est[...]
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Écrit par
- Patrick JOLY : directeur de recherche au C.N.R.S.
Classification
Médias
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