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ASHANTI ou ACHANTI

Les Ashanti (ou Asante) étaient, d'après les estimations démographiques de 2000, plus de 1 500 000, vivant dans les régions centrales de la république du Ghāna. Ils y ont imposé leur suprématie politique aux xviiie et xixe siècles, et les contrecoups de leurs opérations militaires se sont fait sentir, par de multiples migrations, dans un vaste espace qui s'étend de la Côte-d'Ivoire au centre du Bénin.

Cette période de deux siècles, qui s'achève avec la conquête britannique, en 1895-1896, est relativement bien connue. Au-delà, qu'il s'agisse des origines du peuple ashanti ou de l'histoire des royaumes antérieurs dans cette partie de l'Afrique, les données sont plus fragmentaires. Les Ashanti semblent apparaître brusquement dans l'histoire à la fin du xviie siècle. À cette époque, le royaume de Denkyéra exerçait son autorité sur une grande partie du Ghāna méridional. Une révolte secoue des groupes jusque-là soumis : Osei Tutu, qui en prend la direction, l'organise plus solidement, fonde la ville de Kumasi, au nord-est du Denkyéra, et en fait le centre d'une nouvelle puissance vers 1695.

Le royaume Ashanti

La vocation guerrière du royaume Ashanti se manifeste immédiatement. Au cours du règne d'Osei Tutu, plusieurs expéditions victorieuses sont menées contre les royaumes de Doma, de Denkyéra et des Akim. À la mort du fondateur, en 1712 ou 1717, un conflit de succession entre deux de ses neveux faillit mettre en cause l'œuvre accomplie. Finalement, les partisans du prétendant vaincu émigrèrent vers l'ouest où ils fondèrent le royaume Baoulé, et le jeune État ashanti survécut, poursuivant, sous le règne d'Opoku Ware, son action militaire, en particulier contre les Akim et les Akwapim. L'apogée de la puissance ashanti se situe dans la première moitié du xixe siècle, en particulier sous le règne d' Osei Bonsu ou Osei Kwamina (1804-1823). Celui-ci accentue l'expansion vers la côte, soumettant une grande partie du pays Fanti, et s'attaque aux peuples du Nord, conquérant le royaume de Gonja et imposant aux Dagomba vaincus un tribut en esclaves. À l'est, il entre en contact avec le royaume du Dahomey, avec lequel il entretiendra pendant un certain temps des relations diplomatiques.

Mais déjà a commencé l'affrontement avec les Britanniques. Ceux-ci ont pris le relais des Portugais et des Hollandais sur la côte, limitant, au cours de la période suivante, les possibilités d'initiative des Ashanti. Le royaume Ashanti constituait l'arrière-pays de la région que les Européens avaient, dès la fin du xve siècle, nommée Côte-de-l'Or. Depuis cette époque, l'or étant échangé dans les forts de la côte, d'abord contre des esclaves (en particulier dans le royaume du Bénin), puis contre des armes, des étoffes, de l'alcool (quand la traite des esclaves fut plus systématiquement dirigée vers l'Amérique). Jusqu'au début du xixe siècle, les Ashanti ne participaient à ces échanges que par l'intermédiaire des Fanti.

Les contacts directs avec les Européens datent seulement de cette époque. Le premier envoyé britannique reçu à la cour de Kumasi, T. E. Bowdich, le fut sous le règne d'Osei Kwamina. De cette visite et de celles qui suivirent, l'image d'un pays de l'or et d'une fabuleuse richesse sortit renforcée. Cependant, la politique britannique ne fut pas d'abord de conquête : le contrôle de la région côtière paraissait suffisant, les relations avec l'intérieur devant être purement commerciales. Mais, après 1850, les conflits avec les Ashanti se multiplièrent, aboutissant aux deux guerres de 1873-1874 et de 1895 : Kumasi est occupée, et le roi déporté en 1896.

Le particularisme ashanti demeure : en 1935, la « Confédération ashanti » sera solennellement restaurée,[...]

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études

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Figurine ashanti - crédits :  Bridgeman Images

Figurine ashanti

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