ASIE (Structure et milieu) Géographie physique
L'Asie orientale
Comme l'Asie méridionale, l'Asie orientale comprend un socle précambrien (le « socle de Cathay »), un pseudo-socle (le « pseudo-socle de Manji ») dont certains traits se retrouvent en Corée et au Japon et un arc d'orogenèse tertiaire qui constitue l'essentiel du Japon.
L'Asie orientale appartient pour sa plus grande partie aux latitudes tempérées : l'hiver, peu sensible encore à Canton, se fait de plus en plus rigoureux au fur et à mesure que l'on va vers le nord : il devient extrêmement froid en Chine du Nord-Est (ex- Mandchourie). Mais tout l'Extrême-Orient a un été tropical chaud et humide dû à la mousson.
Relief
Le « socle de Cathay »
La Chine du Nord et du Nord-Est, ainsi qu'une partie de la Corée, correspond au Bouclier chinois (Sinian shield), que nous appellerons « socle de Cathay », constitué de terrains cristallins, micaschistes, gneiss et granites. Les plis ont été usés jusqu'à la racine. Sur ce socle reposent, en discordance, des couches sédimentaires, primaires ou secondaires, très variées, notamment des calcaires et des terrains houillers. Cette couverture sédimentaire est restée horizontale ou presque : les orogenèses primaires (calédonienne et hercynienne) ne l'ont guère affectée, et la grande orogenèse crétacée, dite « sinienne » ou « de Yanshan », ne s'est manifestée que par des ondulations à grand rayon de courbure (synclinaux de l'Ordos, du Petchili), par des montées de batholites (granites crétacés du Shanxi et du Shandong), par des éruptions volcaniques (rhyolites et andésites) et surtout par des failles. De même l'orogenèse himalayenne, tertiaire et quaternaire. Les failles jouent donc un rôle morphologique fondamental ; le relief se présente comme un jeu de blocs dont les uns sont soulevés et les autres affaissés : un gradin occidental (Grand Khingan, monts du Hebei, monts du Shanxi et plateaux du Shaanxi-Gansu ; un fossé central (plaines du Nord-Est et du Nord, ou plaine Jaune) ; enfin, un gradin oriental, morcelé (Changbaishan, presqu'île de Liaodong et presqu'île de Shandong). D'après les géologues russes, les mouvements verticaux ne sont pas terminés. Les horsts (gradins ouest et est) continuent à se soulever, cependant que les fossés continuent à s'enfoncer (de 1 mm par an au Quaternaire, d'après Zaychikov, pour la plaine du Nord). Les séismes sont fréquents, affectant notamment le gradin ouest. Un tremblement de terre en 1556 aurait fait 800 000 morts dans les provinces de Shanxi, Shaanxi et Henan ; celui du 16 décembre 1920 fit 250 000 morts au Gansu. Le nombre des morts, victimes du séisme de Tangshan, au Hebei, le 27 juillet 1976 aurait été de 850 000. Par ailleurs, une activité volcanique quaternaire s'est manifestée au Changbaishan et dans le nord de la Mandchourie, ainsi qu'en Mongolie.
Le gradin occidental comprend le Grand Khingan, les monts du Hebei, les monts du Shanxi et les plateaux du Shaanxi et du Gansu. Le Grand Khingan est un bloc gauchi, en pente douce vers l'ouest et cassé brutalement à l'est, par une grande faille nord-sud ; c'est une moyenne montagne (1 200 m d'altitude avec point culminant à 2 034 m) de terrains cristallins et volcaniques, granites et basaltes au nord, liparites et trachytes au sud, tranchés par des surfaces d'érosion. Les monts de Hebei sont également d'altitude moyenne (1 500 m) ; ils dominent, par une grande flexure nord-est-sud-ouest, la plaine de Pékin ; mais leur structure est beaucoup plus complexe : l'orogenèse crétacée (ou l'orogenèse himalayenne) a déformé le socle précambrien, amenant des copeaux de ce socle à chevaucher des terrains de la couverture. Les monts du Shanxi sont plus élevés : le Wutaishan, montagne sacrée, dépasse 3 000 m et la « muraille » des Taihangshan, bloc calcaire limité par un grand escarpement[...]
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Écrit par
- Pierre CARRIÈRE : agrégé de géographie, docteur d'État ès lettres
- Jean DELVERT : docteur ès lettres, professeur émérite à l'université de Paris-Sorbonne
- Xavier de PLANHOL : professeur à l'université de Paris-Sorbonne, membre de l'Academia Europaea
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