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Assassin, ORB (THE)

Sous le nom de The Orb se cache Dr. Alex Paterson et son groupe à géométrie variable. Ce DJ londonien est à l'origine d'un genre nouveau, l'ambient house, une musique purement électronique caractérisée par un ralentissement des rythmes de la house de Chicago, l'abondance des effets de synthétiseurs puisés dans l'esthétique des années 1970 et l'inclusion de fragments de sons «concrets» (bruits provenant de la nature, par exemple).

D'abord ingénieur du son et musicien intuitif, Alex Paterson, né le 15 octobre 1959 à Londres, travaille pour le label d'ambient de Brian Eno, EG. À la fin des années 1980, il découvre la house music et devient DJ. Dans les soirées house qu'il anime, il n'hésite pas à introduire des climats calmes qui vont être diffusés dans les chill-out (salles de repos) des raves.

Le premier morceau de The Orb, Tripping on Sunshine, réalisé avec Jimmy Cauty, est publié en 1988 dans l'album Eternity Project One. En 1989, tous deux enregistrent The Kiss. Alex Paterson collabore ensuite avec Steve Hillage, le guitariste de Gong, un groupe progressif des années 1970.

En 1990, Paterson et Cauty touchent un plus vaste public avec le succès de A Huge Ever Growing Pulsating Brain that Rules from the Centre of the Ultraworld et enregistrent le premier morceau d'ambient house. Très demandé pour effectuer des remix (pour Primal Scream, Depeche Mode, Erasure...), The Orb publie en 1991 son premier album, The Orb's Adventures Beyond the Ultraworld puis, en 1992, UFOrb. En 1993, Alex Paterson signe chez le label Island, qui publie Live 93, puis Pomme Fritz (1994) et Orbus Terrarum (1995). La musique devient beaucoup plus dansante. En 1997, l'album Orblivion fait une incursion dans la jungle music.

Le single Assassin a été enregistré en 1992 en live, ce qui signifie que le musicien qui manipule les machines sur scène modifie certaines données en direct. Il peut, par exemple, changer le dosage des instruments dans le mixage, déclencher manuellement des séquences ou des arpèges automatiques, jouer des effets «à la main» lorsqu'il les a préparés sur son sampler. De plus, les synthétiseurs analogiques sont facilement manipulables en direct. La rythmique est construite autour d'une grosse caisse et d'une cymbale charleston issue d'une boîte à rythmes, auxquelles s'ajoute une séquence dont le grain évolue grâce à un effet de résonance. Car le jeu sur les timbres constitue le pivot de la démarche. Outre le son tenu qui passe de droite à gauche grâce à un écho en ping-pong, on remarquera dans la partie sans grosse caisse un trait de synthétiseur qui rappelle Pink Floyd ou Tangerine Dream de la grande époque.

Fidèle à la tradition du théoricien du genre, Brian Eno, cette musique enveloppante développe une esthétique qui n'est pas sans rappeler les compositeurs répétitifs américains (The Orb a samplé Steve Reich). La création de climats, voire l'immersion de l'auditeur, va de pair avec sa fonction d'ameublement et de relaxation.

— Eugène LLEDO

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Écrit par

  • : compositeur, auteur, musicologue et designer sonore