ASSOMPTIONNISTES
De leur nom officiel Augustins de l'Assomption, membres d'une congrégation religieuse fondée en 1845 par Emmanuel d'Alzon (1810-1880). Celui-ci, prêtre (1834) et vicaire général (1835) du diocèse de Nîmes, fut d'abord amené à seconder Eugénie Milleret de Brou (1817-1898 ; béatifiée le 9 févr. 1975) lors de la fondation des dames de l'Assomption (1839), vouées à l'éducation chrétienne des jeunes filles. Il mit à son tour sous le vocable de l'Assomption le collège de garçons qu'il ouvrit à Nîmes en 1843 ; puis, à partir de celui-ci, il organisa en 1845 une société religieuse qui, en 1851, put essaimer à Paris et à laquelle il donna pour programme « toutes les œuvres par lesquelles le peuple peut être relevé, instruit, moralisé, par lesquelles la démocratie peut être rendue chrétienne ».
Militant non seulement pour le développement de l'enseignement secondaire libre, mais aussi pour la création d'un véritable enseignement supérieur catholique (ils ont notamment préparé des spécialistes de valeur pour la formation du clergé oriental), les Assomptionnistes ont fortement marqué l'histoire du catholicisme français par deux importantes initiatives : l'organisation, sous l'égide de l'Association et de l'Hospitalité Notre-Dame-du-Salut, de grands pèlerinages (Lourdes, Rome, Terre sainte) et le développement de la presse catholique.
L'hebdomadaire Le Pèlerin (dont le premier numéro date du 12 juillet 1873) et le quotidien La Croix (depuis le 16 juin 1883) sont les publications les plus célèbres de leur entreprise d'édition, la Bonne Presse (actuellement Bayard-Presse), qui a édité en un siècle plus de soixante-dix périodiques et de nombreux ouvrages allant des recherches théologiques aux romans populaires. Par la violence et le simplisme de son antisémitisme, cette presse joua un rôle important dans le développement de l'affaire Dreyfus. Bénéficiant de tirages impressionnants, amplifiée par toutes les Croix de province, elle entretint pendant longtemps l'hostilité des catholiques aux équipes politiques de la IIIe République ainsi que la collusion de l'Église avec les forces temporelles de conservation.
Parmi les membres les plus connus de la congrégation, il faut citer le père Étienne Pernet (mort en 1903), fondateur des Petites Sœurs de l'Assomption (qui assurent le secours à domicile des malades les plus pauvres) ; les pères Pargoire (mort en 1907) et Jugie (mort en 1954), orientalistes ; le père Vincent de Paul Bailly (mort en 1912), qui fut pendant longtemps éditorialiste de La Croix et qui y signait « le moine ».
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- André DUVAL : dominicain, archiviste de la province de France
Classification
Autres références
-
CROIX LA
- Écrit par Robert de MONTVALLON
- 757 mots
On ne voit plus assez aujourd'hui que La Croix fut une réussite étonnante et neuve. Elle a en effet plus de cent ans, étant née en juin 1883 sous la forme d'un quotidien (un mensuel l'avait précédé depuis 1880). Cent ans font oublier ce qu'a représenté d'audace l'initiative des religieux...