ASTHME
Traitement
En raison du caractère variable et de la tendance chronique des manifestations de l'asthme, son traitement ne peut se concevoir que sous forme d'une stratégie à long terme, mise en place après le bilan initial et dont il faut régulièrement réviser les modalités en fonction des résultats obtenus et des circonstances, propres à l'asthme et, bien sûr, à chaque asthmatique.
Son objectif est d'obtenir une qualité de vie normale. On peut même proposer à l'asthmatique de faire un atout de ce qui pourrait être un handicap : on ne compte plus le nombre de nageurs, athlètes et autres sportifs à qui le sport conseillé à titre de rééducation respiratoire a permis de devenir des champions de haut niveau.
Il est clair que le traitement de l'asthme se fonde sur un ensemble de moyens qu'on ne peut détailler ici, associant en premier lieu des médicaments, mais aussi de la réhabilitation respiratoire et de l'éducation thérapeutique. La participation active de l'asthmatique est essentielle.
La stratégie médicamenteuse actuelle est fondée sur les bases d'un consensus international qui propose un traitement d'attaque pour soulager rapidement les symptômes et corriger le plus possible l'obstruction bronchique. Mieux vaut sur-traiter au début que sous-traiter et être ainsi condamné « à courir après » les symptômes. La diminution de la pression thérapeutique ne peut être envisagée que dans un second temps, si l'évolution est favorable et si la stabilité est observée pendant un temps suffisamment long.
Les médicaments de l'asthme peuvent être analysés schématiquement de la manière suivante :
– Les bronchodilatateurs, essentiellement représentés par les bêta-mimétiques (de courte – de trois à quatre heures – et de longue – de six à huit heures – durée d'action), administrés en spray ou en poudre, à inhaler ou à injecter, améliorent la respiration en dilatant les bronches, mais ils agissent sur les symptômes et non sur l'inflammation qui est responsable des désordres essentiels de l'asthme.
– La théophylline a un rapport efficacité bronchodilatatrice/effets secondaires moins favorable. Elle est administrée par voie orale et ne conserve que de rares indications, dans les formes d'asthme les plus sévères.
– Les corticoïdes (inhalés, de plus en plus souvent, ingérés ou injectés dans les cas les plus graves) constituent le traitement le plus efficace de l'inflammation. Ils sont indiqués chaque fois que l'asthme est persistant. L'asthmatique devra éviter un fantasme de corticophobie lorsque son médecin les juge indispensables. La dose de corticoïdes inhalés est décidée en fonction de la répétition des crises, de leur intensité et en un mot du contrôle de l'asthme. En moyenne, la posologie varie de 500 à 1 000 μg par jour. La tolérance de ces traitements est bonne, autorisant leur utilisation au long cours.
Ils sont désormais administrés le plus souvent en association avec les bêta-mimétiques de longue durée d'action, soit de manière libre, soit sous forme d'associations fixes, remarquablement efficaces.
– Les antileucotriènes ont des propriétés anti-inflammatoires et bronchodilatatrices. Ils sont actifs par voie buccale.
Le traitement de l'asthme ne peut se résumer à la prise de médicaments, aussi importants, nécessaires et bien supportés soient-ils. Il faut traiter la rhinite très souvent associée, considérer l'environnement, en particulier les allergènes et la pollution, envisager une éducation thérapeutique pour que l'asthmatique prenne en charge lui-même sa maladie.
Au terme de la première consultation, la date d'un contrôle consécutif sera proposée, qui permettra d'analyser les résultats des examens complémentaires et de synthétiser les avis des médecins spécialisés éventuellement[...]
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Écrit par
- Philippe GODARD : professeur des Universités, praticien hospitalier
- François-Bernard MICHEL : docteur en médecine, chef du service des maladies respiratoires, CHU Arnaud-de-Villeneuve (Montpellier-I)
Classification
Médias
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