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ASTRONOMIE

L'astronomie grecque

C'est sur les bords de la Méditerranée, dans la presqu'île hellénique, que s'épanouit la plus brillante civilisation de l'Antiquité. L'histoire grecque remonte certainement à plus d'un millénaire avant notre ère, mais nous ne possédons sur ces temps reculés que des documents de seconde main ; aucun écrit antérieur au ive siècle avant J.-C. ne nous est parvenu, et il est parfois difficile de retrouver, au travers des commentaires de leurs successeurs, la pensée originale des premiers philosophes et savants.

L'école ionienne

Système du monde selon Anaximandre - crédits : Observatoire de Paris

Système du monde selon Anaximandre

Le premier grand nom de la science grecque est celui de Thalès (env. 625-547 av. J.-C.), fondateur de l'école ionienne, qui fleurit à Milet, en Asie Mineure, et dans l'île de Samos. Pour lui, la Terre est un disque circulaire flottant comme un morceau de bois sur une sorte d'océan dont la substance est source de tout et dont l'évaporation donne l'air. Anaximandre (env. 610-540 av. J.-C.), disciple de Thalès, accomplit un progrès considérable en plaçant la Terre, isolée dans l'espace, au centre de l'Univers, et en faisant tourner autour d’elle les astres, sur des cercles de différents diamètres. Il estima la distance de ces astres, mais sans aucune base scientifique, plaçant même les étoiles plus près de nous que le Soleil et la Lune.

Un siècle et demi plus tard, l'école ionienne devait encore être illustrée cette fois par Anaxagore (env. 500-428 av. J.-C.), qui eut l'intuition de génie que les planètes et la Lune étaient des corps solides analogues à la Terre et lancés dans l'espace comme des projectiles. Il en déduisit la première explication exacte des éclipses de Lune, par immersion de celle-ci dans l'ombre de la Terre.

Vers la fin du vie siècle avant J.-C., alors que l'école ionienne est en plein essor, Pythagore (env. 560-500 av. J.-C.) fonde en Italie méridionale une nouvelle école, qui brillera pendant plus de deux siècles. Pour Pythagore et ses disciples, le nombre règle tout : art, musique et science. Ce besoin d'harmonie mystique conduit Parménide (515 env.-après 440 av. J.-C.) à supposer la Terre sphérique, car la sphère « est le volume le plus parfait ». Ce n'est cependant que plus tard que la forme sphérique de la Terre sera confirmée par des voyageurs qui observent les changements d'aspect du ciel à mesure qu'ils se déplacent. Mais Parménide n'émit pas d'idées plus précises que ses prédécesseurs sur la position des planètes.

Philolaos (env. 470-385 av. J.-C.) est sans aucun doute le pythagoricien le plus intéressant pour l'astronomie. Toutefois, il n'introduit pas l'Univers héliocentrique (le Soleil comme centre de l’Univers), comme on l'affirme parfois. Pour lui, le Soleil n'est qu'un astre tournant autour du feu central où trône Zeus. Mais la Terre devient aussi mobile, décrivant en vingt-quatre heures un cercle autour de ce feu, en présentant toujours vers l'extérieur la même face, où se trouve la Méditerranée.

Nous sommes donc déjà loin des conceptions (cosmogonies) primitives des Chaldéens ou des Égyptiens. Tous les astres, les étoiles exceptées, sont dès lors reconnus comme des corps sphériques en mouvement. La Terre n'est pas forcément au centre de l'Univers. Ce sont les grandes découvertes des écoles ioniennes et pythagoriciennes.

L'école d'Athènes

Au ive siècle avant J.-C., Athènes prend la relève. C'est le grand siècle de la civilisation grecque, celui de Platon, de Phidias, d'Eschyle, de Sophocle, d'Euripide, de Socrate et d'Aristote.

Platon (env. 428-347 av. J.-C.) est le fondateur de la célèbre Académie, mais sa conception du Monde, dont la Terre immobile est le centre, n'apporte rien de neuf. Toutefois, si l'on en croit Simplicius, Platon eut le[...]

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Système du monde selon Anaximandre - crédits : Observatoire de Paris

Système du monde selon Anaximandre

Système du Monde selon Eudoxe de Cnide - crédits : Encyclopædia Universalis France

Système du Monde selon Eudoxe de Cnide

Systèmes du Monde selon Ptolémée et Copernic - crédits : Encyclopædia Universalis France

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