ASTRONOMIE
L'astronomie arabe et chinoise
En ce qui concerne les Arabes et leurs collègues juifs et persans, ce n'est pas seulement par amour de la science qu’ils s’intéressent à l'astronomie. L'étude des astres leur est indispensable pour prédire l'avenir : ce sont avant tout des astrologues. Ils ont d'abord besoin de méthodes de calcul et des tables déjà établies, qu'ils découvrent dans les vestiges des bibliothèques byzantines, et aussi des Indes, où les astronomes grecs avaient de nombreux adeptes. Les astronomes arabes ne se contentent pas de recopier les travaux de leurs prédécesseurs ; ils veulent les vérifier par eux-mêmes. Pour cela, ils effectuent de nombreuses observations et perfectionnent beaucoup les instruments, inventant notamment l’astrolabe. Ce sont surtout de bons observateurs, plutôt que de grands penseurs comme les Grecs. Leurs traductions et interprétations des traités d'astronomie grecs aideront grandement au renouveau de la science des astres en Europe.
L'astronomie se développe au ixe siècle, et de puissants observatoires sont construits à Damas puis à Bagdad (en 829 pour ce dernier). Nous possédons de cette époque un traité d'astronomie de al-Fārghani (Alfraganus, mort après 861), un des plus célèbres astronomes de son temps, traité qui fut traduit en latin au xiie siècle et resta célèbre jusqu'à la Renaissance.
Jafar Abū Ma'ṣhar (Albumasar, 787-886) est surtout célèbre par son traité d'astrologie, mais l'astronome le plus remarquable de l'époque est certainement al-Battāni (Albategnius), qui mourut en 928. On lui doit de nombreuses observations et divers procédés mathématiques nouveaux pour le calcul de la position des planètes.
Au xiiie siècle est construit l'observatoire de Maragha (près de Tabriz, en Perse) et, au xve, celui d’Ulugh Beg à Samarcande (aujourd’hui en Ouzbékistan).
Les astronomes arabes nous ont laissé de nombreuses tables pour le calcul du mouvement des planètes (tables d’al-Battāni, tables hachémites, tables de Tolède, tables Alphonsines, etc.) qui furent en usage pendant tout le Moyen Âge, malgré leur très grande complexité due à l'utilisation du système de Ptolémée.
Quant aux Chinois, ils pratiquent l’astronomie depuis l’Antiquité. Ils s’intéressent alors surtout aux événements temporaires survenant dans le ciel et qui leur paraissent comme autant de présages : éclipses, apparition d’étoiles nouvelles, de comètes, etc. Ils consignent soigneusement leurs observations dans des registres, celles-ci se révélant encore précieuses aujourd’hui. Ils dressent ainsi les premières cartes du ciel, où les étoiles sont groupées en constellations (le plus souvent différentes des nôtres), et connaissent bien le mouvement des planètes.
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Écrit par
- James LEQUEUX : astronome émérite à l'Observatoire de Paris
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