ASTRONOMIE
La renaissance de l'astronomie
Au milieu du xive siècle, la pensée grecque commence à éclairer à nouveau l'Occident. Totalement ignorée pendant de nombreux siècles, à l’exception d’Aristote, elle redevient à la mode parmi les intellectuels. On recherche et on traduit les textes anciens, principalement en Italie. La redécouverte de cette civilisation hellénique entraîne une renaissance non seulement des lettres et des arts, mais aussi de la science.
En astronomie, ce renouveau est principalement l'œuvre de Nicolas Copernic (1473-1543), bien que quelques précurseurs comme Nicolas de Cues (1401-1464), Georg von Peurbach (1423-1461), Regiomontanus (1436-1476) ou Celio Calcagnini (1479-1541) soient dignes d'être cités.
Ce n'est qu'en 1543, année de la mort de Copernic, que paraît son De revolutionibus orbium caelestium (« Des révolutions des orbes célestes »), l'ouvrage dans lequel il expose sa conception du Monde et qui aura plus que toute autre une influence sur la pensée humaine.
C'est en effet la première fois depuis Aristarque que l'on propose un système héliocentrique : le Soleil devient le centre du Monde. Les anciennes sphères du système de Ptolémée sont remplacées par des « orbes » plans qui entraînent chacune des planètes autour de lui. En particulier, la Terre tourne autour du Soleil en une année, et en même temps sur elle-même en vingt-quatre heures. La sphère des étoiles fixes est immobile et « contient » tout l'Univers.
Il faut bien remarquer que les conceptions de Copernic ne reposent pas sur des faits nouveaux. Copernic n'est pas un grand observateur. Il est très influencé par la métaphysique. Dans sa théorie, le Soleil est placé au centre de l’Univers parce que c'est l'astre le plus brillant, celui qui fournit chaleur et lumière à la Terre. De même, Copernic considère le mouvement circulaire et uniforme comme le seul possible (c'est « le plus parfait ») et la rotation de la Terre sur elle-même comme un mouvement « naturel » qui, par conséquent, n'engendre pas de forces centrifuges nuisibles. Néanmoins, Copernic aboutit à un système beaucoup plus simple que celui de Ptolémée.
Le génie de Copernic est d'avoir abandonné le dogme du géocentrisme. Dans la pratique astronomique courante, cela n'apporte que peu de changement : le Soleil et la Terre échangent simplement leur place dans la combinaison des mouvements circulaires qui représente la machinerie de l'Univers. Cependant, l'adoption du Soleil comme centre du système planétaire se révélera une grande et féconde simplification sur le plan conceptuel et autorisera ainsi les progrès ultérieurs. Le système de Copernic ne suscite pas au début l'opposition de l'Église, car on n'y voit qu'une nouvelle méthode de calcul des tables des planètes ; ce n'est que lorsque l'on réalisera qu'elle remet en cause la physique d'Aristote que les ennuis commenceront : Giordano Bruno, disciple de Copernic, qui aura l'audace d'émettre l'hypothèse que les étoiles sont des astres semblables au Soleil et qu’elles pourraient même être entourées de planètes, sera brûlé vif en 1600 et Galilée sera condamné en 1633.
Les observations dont disposait Copernic ne lui ont pas permis de découvrir les lois exactes qui régissent le mouvement des planètes. Cet honneur revient à Johannes Kepler (1571-1630), qui dispose des merveilleuses observations de Tycho Brahe (1546-1601).
C'est à ce dernier que nous sommes redevables du renouveau de l'observation astronomique. Pourtant, le but initial de ses recherches était de préciser les lois astrologiques, pour lesquelles il considère que des observations sont indispensables. Son livre De disciplinis mathematicis (1574) est consacré entièrement à l'astrologie, et il n'admettra jamais le[...]
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Écrit par
- James LEQUEUX : astronome émérite à l'Observatoire de Paris
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