Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ATMOSPHÈRE Chimie

Les sources et les puits des composés hydrogénés, azotés et halogénés

Alors que la troposphère se caractérise par une atmosphère où la concentration relative de la vapeur d'eau varie dans de très larges limites et peut atteindre des valeurs élevées (10 —5 à 10 —2), la stratosphère est une atmosphère desséchée où la concentration relative de la vapeur d'eau n'est que de quelques millionièmes. Il faut cependant introduire l'effet du méthane qui peut être oxydé par l'hydroxyle :

donnant lieu finalement à H2, H2O et à CO se transformant également par réaction avec OH en dioxyde de carbone :

Dans la troposphère, la présence de OH due surtout à la réaction (9) est à la base de l'oxydation de nombreux constituants tels que les carbures d'hydrogène et de leurs dérivés comme le chlorure de méthyle, le chloroforme et les chlorofluorométhanes.

Méthane - crédits : Encyclopædia Universalis France

Méthane

Le méthane est un produit naturel qui provient de la décomposition de matières organiques sous certaines conditions ; il apparaît comme gaz des marais, des terrains humides, des champs de riz et de la fermentation entérique animale, en particulier chez les ruminants. Diverses analyses conduisent aux résultats du tableau. Comme l'atmosphère contient quelque 4 gigatonnes (Gt) de méthane, on peut dire que le temps requis pour arriver à une telle masse n'est que de cinq à dix ans. La compensation destructrice, qui ne peut provenir que de la réaction (30), indique clairement la possibilité d'une influence humaine sur la concentration du méthane atmosphérique, par l'intermédiaire d'une activité microbienne.

Azote - crédits : Encyclopædia Universalis France

Azote

L'examen du cas des oxydes d'azote stratosphériques se ramène à considérer le problème de l'origine de l' hémioxyde d'azote. La source de N2O est aujourd'hui identifiée. Après sa fixation (atmosphérique, biologique ou artificielle : cf. ), l'azote de l'air est transformé dans le sol en nitrates dont une partie donne lieu, par l'intermédiaire de bactéries dénitrifiantes, à des produits gazeux, N2 et N2O, qui s'échappent dans l'atmosphère. Comme la durée de vie de ce dernier composé est suffisamment longue dans la troposphère, il atteint la stratosphère où, avant d'être photodissocié en N2 et O, il réagit suivant le processus (13a) pour produire le monoxyde d'azote.

En adoptant une valeur de l'ordre de 5 p. 100 pour la proportion de N2O par rapport à N2, on voit que la quantité d'hémioxyde produite est de 10 à 15 mégatonnes (Mt) par an. Comme le contenu total de l'atmosphère en N2O est d'environ 1,5 Gt, il faut à peu près cent ans pour arriver à un tel total. On peut en conclure que la fixation industrielle de l'azote, qui depuis 1950 n'a cessé d'augmenter, pourrait avoir un effet à longue échéance.

Dans le bilan des oxydes d'azote, on peut également penser à l'effet des vols stratosphériques qui introduisent directement le monoxyde d'azote dans la stratosphère. On doit cependant distinguer les avions subsoniques actuels et le Concorde volant au-dessous de 20 km des avions hypersoniques éventuels pouvant voler au-dessus de 25 km. Dans le premier cas, le mécanisme (24) conduit plutôt à une production d'ozone, alors que dans le second cas son effet est insuffisant et une destruction apparaît finalement.

Halocarbones - crédits : Encyclopædia Universalis France

Halocarbones

Les halocarbones, qui ne sont pas détruits dans la troposphère par des réactions chimiques avec l'hydroxyle, passent dans la stratosphère où ils sont photodissociés en libérant les atomes de chlore qui attaquent l'ozone. On reconnaît aujourd'hui un seul produit naturel, le chlorure de méthyle, CH3Cl, et des produits industriels, surtout le tétrachlorure de carbone, CCl4, le trichlorofluorométhane, CFCl3, et le dichlorodifluorométhane, CF2Cl2. Le chlorure de méthyle, dont l'origine naturelle est[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur de géophysique externe à l'université de Bruxelles, professeur d'aéronomie, The Pennsylvania State University, États-Unis

Classification

Médias

Ozone - crédits : Encyclopædia Universalis France

Ozone

Réactions catalytiques de l'ozone (O<inf>3</inf>) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Réactions catalytiques de l'ozone (O3)

Méthane - crédits : Encyclopædia Universalis France

Méthane

Autres références

  • ACCÉLÉROMÈTRES SPATIAUX

    • Écrit par et
    • 4 883 mots
    • 3 médias
    ...du sol à la frontière entre l'atmosphère et l'espace. En effet, comme le gradiomètre permet de mesurer les accélérations ressenties par le satellite, il est sensible aux variations de densité de l'air ainsi qu'aux déplacements des couches atmosphériques qui exercent une pression sur le satellite....
  • AÉRONOMIE

    • Écrit par
    • 4 157 mots
    • 11 médias

    L' aéronomie a pour objet l'étude des régions atmosphériques où les phénomènes de dissociations moléculaires et d'ionisation sont importants. Cette définition s'applique aussi bien à l'atmosphère terrestre qu'aux atmosphères planétaires. Le mot aéronomie fut imaginé par Sidney Chapman (1888-1970) et...

  • AIR

    • Écrit par
    • 2 154 mots
    • 2 médias

    Le globe terrestre est entouré d'une atmosphère constituée d'un mélange gazeux nommé air, qui s'étend de la surface du sol jusqu'à une altitude d'environ 150 kilomètres.

    La pression de l'air au niveau de la mer a longtemps servi d'unité de pression (atmosphère) ; elle...

  • ANTARCTIQUE

    • Écrit par , , , et
    • 16 481 mots
    • 24 médias
    ...la circulation atmosphérique. Enfin, on a observé pour la première fois une corrélation directe entre l'évolution de la température et la teneur de l' atmosphère en gaz carbonique, les périodes les plus chaudes étant associées à des teneurs plus élevées et vice versa. En ce qui concerne l'époque récente,...
  • Afficher les 72 références