- 1. Composition de l'atmosphère terrestre
- 2. Caractéristiques physiques de l’atmosphère
- 3. Propriétés optiques de l’atmosphère et effet de serre
- 4. Température de l’atmosphère près de la surface terrestre
- 5. Structure verticale de l’atmosphère
- 6. La circulation atmosphérique globale
- 7. Les circulations transverses, El Niño et l’oscillation australe
- 8. Prévoir le temps et les climats futurs
- 9. Bibliographie
ATMOSPHÈRE La couche atmosphérique terrestre
Les circulations transverses, El Niño et l’oscillation australe
Si la circulation atmosphérique moyenne traduit l’effet des principaux acteurs du climat de la planète et a pour principal objet un transport d’énergie de l’équateur vers les pôles, les interactions entre l’atmosphère et les océans peuvent aussi engendrer des circulations transverses ayant des répercussions importantes sur le climat de certaines régions.
Ce type de circulation a été mis en évidence par le physicien britannique Gilbert Walker en 1924 qui, cherchant à prévoir les vents de mousson sur le territoire indien, trouva une corrélation périodique entre les variations de pression observées sur l’océan Indien et celles observées sur l’océan Pacifique. Ce phénomène, qui met en jeu une forte interaction entre l’atmosphère et les courants océaniques, peut exister dans plusieurs régions du monde, mais il est surtout important dans l’océan Pacifique où il prend le nom d’oscillation australe ou ENSO (El Niño Southern Oscillation).
Lorsque les vents alizés sont bien établis sur la face nord de l'anticyclone de l'île de Pâques, ils entraînent les eaux chaudes de surface vers l'ouest du Pacifique sud et provoquent une remontée des eaux profondes, froides, à l'est, le long des côtes du Pérou. À l’ouest, les eaux chaudes favorisent la formation de nuages, de précipitations et de tempêtes tropicales. À l’est, les eaux froides favorisent les courants d’air descendants et des périodes de grande sécheresse sur les côtes du Pérou et du Chili où l’on retrouve certains des déserts les plus secs de la planète : déserts d’Atacama, au Chili, et de Sechura, au Pérou. Lorsque ces phénomènes sont particulièrement marqués, on parle d'événement La Niña.
Quand l’anticyclone de l’île de Pâques faiblit, les alizés mollissent, ce qui entraîne un reflux des eaux chaudes de surface vers l’est. Des conditions sèches se développent alors sur l'Indonésie et l'Australie, tandis que les côtes du Pérou connaissent d’importantes précipitations provoquant inondations et glissements de terrain. On parle alors d'épisodes El Niño. Ces événements apparaissent d'une manière irrégulière, tous les deux à sept ans, mais affectent le climat d’une grande partie du globe et plus particulièrement des régions intertropicales (Amérique du Sud, Polynésie, Australie, Afrique australe…).
Même s'ils subissent aussi des remontées d'eaux profondes et des régimes d'alizés, les autres grands bassins océaniques, l’océan Indien et l’océan Atlantique, ne sont pas suffisamment étendus pour permettre un phénomène de couplage entre circulations atmosphérique et océanique aussi important que celui de l’ENSO.
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Écrit par
- Jean-Pierre CHALON : ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts honoraire
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