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ATON

Aton est représenté par un disque rayonnant, muni d’un uræus (un cobra en fureur). Chacun de ses rayons, comme un symbole du don, se termine par une main tenant souvent le signe ankh (vie) ou le signe ouas (force).

Aton - crédits : Encyclopædia Universalis France

Aton

Dans la théologie amarnienne, le disque solaire Aton engendre toute existence. Il est à l'origine de la force vitale qui anime les choses et les êtres. Il était vénéré dans des sanctuaires à ciel ouvert qu’il inondait de ses rayons. Son culte emprunte une grande partie de la terminologie liée au dieu . Il porte une titulature inscrite dans un cartouche : « Que vive Rê-Horakhty (le soleil à son zénith) qui jubile dans l’horizon en son nom de Shou (« lumière et souffle ») qui est dans Aton (« le disque solaire ») ».

Différentes représentations du dieu solaire - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Différentes représentations du dieu solaire

Le nom d’Aton, le disque solaire, est attesté dès le Moyen Empire. Aton est au centre de la réforme religieuse instaurée par Aménophis IV, qui régna de 1352 à 1336 av. J.-C. environ, et désignée souvent comme l'hérésie amarnienne (du nom actuel — arabe — de la capitale de ce pharaon, Tell el-Amarna). Les Égyptiens avaient jusqu'alors maintenu la multiplicité des approches des grands principes de la vie, la durée et la force se retrouvant à travers la multiplicité des neterou, selon une doctrine qui, dans sa souplesse, tendait au panthéisme chez les intellectuels et au polythéisme chez les paysans et qui leur permettait aussi d'adorer leurs dieux locaux et de les placer sur le même pied que les grands dieux de l'Empire. Cependant, par réaction contre cet aspect traditionnel de la religion, on en vint à privilégier la simple apparence matérielle du soleil, « le disque », aux dépens des autres aspects, selon une démarche fort éloignée, en réalité, du monothéisme sémitique. Le disque fut divinisé sous Aménophis III, pharaon de la XVIIIe dynastie, qui régna de 1408 à 1372 av. J.-C. env. ; cela correspondait peut-être, d'autre part, au souci de trouver un dieu qui pût être adoré aussi bien par les Égyptiens que par les Asiatiques et à une tendance de la religion de l'époque qui, par exemple, faisait perdre peu à peu à Amon son caractère guerrier pour lui conférer un aspect de plus en plus marqué de créateur et de démiurge solaire. On retrouve dans les fameux hymnes composés par le roi Aménophis IV bien des éléments qui se réfèrent à cette époque. Par ailleurs, dans les grands livres funéraires de la Vallée des Rois, le soleil acquiert un rôle de plus en plus prépondérant et devient le principal personnage de ces ouvrages.

Il fait revivre les défunts lorsqu'il passe dans l'au-delà en traversant les douze heures de la nuit. La théologie amarnienne, d'une part, reprend les thèmes héliopolitains très anciens (le dieu Aton n'est pas défini comme Rê Horakhti et l'architecture amarnienne recourt de nouveau à la vieille tradition solaire caractérisée par les cours à ciel ouvert), d'autre part, s'inscrit dans le mouvement des idées du Nouvel Empire.

Princesse amarnienne - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Princesse amarnienne

On peut se poser à propos de la période amarnienne le problème des origines de ce changement : la puissance des prêtres d'Amon était alors si grande, semble-t-il, qu'elle pouvait porter atteinte à l'absolutisme pharaonique, et la rupture avec eux aurait été un moyen utilisé par le pharaon pour étendre sa domination sur l'ensemble des biens possédés par les différents temples d'Amon ; le souverain, pour cela, se serait appuyé sur l'armée, qui joua un rôle très important durant cette période. Cette explication permet de comprendre aussi la place centrale occupée par le roi dans la conception amarnienne : c'est lui qui définit la norme ; la bonne conduite pour ses sujets consiste à se conformer aux désirs du roi. Le disque, divinisé sous Aménophis III, devint, sous son successeur Aménophis IV, la seule forme d'apparition du divin. Ce dernier pharaon prit le nom d'Akhenaton et fonda[...]

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Écrit par

  • : docteur de troisième cycle, chargé de recherche au C.N.R.S, professeur à l'École pratique des hautes études (IVe section)
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Aton - crédits : Encyclopædia Universalis France

Aton

Différentes représentations du dieu solaire - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Différentes représentations du dieu solaire

Princesse amarnienne - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Princesse amarnienne

Autres références

  • AKHENATON ou AMÉNOPHIS IV (XIVe s. av. J.-C.)

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    • 1 705 mots
    • 4 médias
    ...ériger un temple au Soleil levant. Ses intentions sont nettes. Il les exprime dans des écrits, qui sont de véritables hymnes poétiques au globe solaire Aton, sans qui rien ne peut vivre : à son apparition, il donne la force aux êtres et les anime, pour que la vie se continue. À son coucher, toute forme...
  • AMARNIEN STYLE

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    Après l'épanouissement de l'art égyptien le plus classique sous Aménophis III, l'Égypte connaît soudain, vers ~ 1370, une révolution en tous domaines. Le fils d'Aménophis III, le pharaon hérétique Aménophis IV, prend le nom d'Akhénaton (Celui-qui-est-agréable-à-Aton)....

  • AMÉNOPHIS IV-AKHENATON - (repères chronologiques)

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    Vers — 1352 Aménophis IV, fils d'Aménophis III et de la reine Tiy, succède à son père sur le trône d'Égypte. Il poursuit la politique architecturale de son père tant à Karnak qu'à Soleb, en Nubie.

    Vers — 1350 Premières traces du culte d'Aton à Karnak.

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  • ÉGYPTE ANTIQUE (Histoire) - L'Égypte pharaonique

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    • 17 médias
    ...avec son mari la conviction que le divin, d'un caractère unique, ne se peut pas représenter sur terre. Il est symbolisé seulement par le disque solaire d' Aton, auquel le roi construit un temple grandiose à l'est de celui d'Amon, à Karnak. Aménophis IV, du reste, a connu par une expérience religieuse...
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