AUCH
La préfecture du Gers, Auch, compte 23 226 habitants (recensement de 2012) et forme, avec deux petites communes voisines, une agglomération de 25 213 habitants. Ce pôle urbain rayonne sur trente-six communes où réside une partie de sa population active. L'ensemble forme une aire urbaine de 41 523 habitants.
Dans la structure urbaine s'opposent nettement la ville ancienne, construite sur un site d'acropole et la basse ville qui s'est développée dans la plaine, sur les rives du Gers. La liaison entre ces deux parties est assurée par un grand escalier de pierre construit en 1863, sous le Second Empire.
La ville romaine, installée dans la plaine, a été ruinée lors des invasions barbares et les habitants se sont repliés sur le site primitif, plus facile à défendre. La ville médiévale et moderne, entourée de ses fortifications, s'est organisée autour de la cathédrale Sainte-Marie, commencée au xve siècle et achevée à la fin du xviie siècle. L'essor vint au siècle suivant quand fut créée autour d'Auch la généralité de Gascogne, distincte de la Guyenne rattachée à Montauban. Les intendants, et particulièrement l'intendant d'Étigny, veillèrent alors au développement économique et à l'embellissement de la ville (allées d'Étigny, hôtel de l'Intendance, hôtel de ville).
La basse ville se développa à nouveau au xixe siècle autour du carrefour de la Patte d'Oie dessiné par d'Étigny, avec l'installation de la gare des chemins de fer. Mais, comme la Gascogne dans son ensemble, la ville resta à l'écart de la révolution industrielle, cantonnée dans son rôle administratif au sein d'un monde rural dominé par la polyculture vivrière, qui a façonné les paysages ruraux de ce pays de collines. L'exode rural a fortement sévi dans ces campagnes vite dépeuplées et qui accusent un fort vieillissement.
Le renouveau contemporain est marqué par une modernisation parfois excessive de l'agriculture, qui retrouve aujourd'hui les vertus des produits de qualité (foies gras, vins de pays), et par l'essor d'un « tourisme vert » cultivant l'image d'un certain art de vivre. Mais cela ne suffit pas à dynamiser la vie économique, et la ville d'Auch continue à souffrir de son enclavement. Mal relié à Toulouse par une route nationale dont la modernisation s'avère bien lente – et connaissant les mêmes difficultés pour les liaisons nord-sud vers Agen ou Tarbes – et par un chemin de fer à voie unique assurant uniquement le transport des voyageurs, le « carrefour » auscitain semble propice aux forces centrifuges, plus qu'il ne renforce l'attractivité de la ville.
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Écrit par
- Robert MARCONIS : professeur des Universités à l'université de Toulouse-Le-Mirail
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Médias