AUDITION Psycho-acoustique
Localisation et perception de l'objet sonore
Dans la vie quotidienne, les sons nous parviennent souvent d'un certain nombre de sources différentes mais simultanées. Le système auditif est en général capable de classer, voire de hiérarchiser, ces entrées acoustiques en regroupant les composantes provenant de chaque source sous la forme de flux perceptifs séparés. On peut ainsi attribuer à chaque source un « objet sonore » ayant son propre rythme, sa propre hauteur, sa propre sonie et sa propre localisation dans l'espace. Plusieurs indices physiques sont utilisés pour faire cette séparation perceptive. Ce sont essentiellement les variations de la hauteur globale perçue, les décalages temporels des attaques, les variations brusques de sonie ou de forme spectrale et les différences entre les informations parvenant aux deux oreilles. Certains de ces indices permettent d'expliquer ce que l'on appelle l'effet cocktail : même dans une assemblée bruyante, nous sommes capables de suivre une conversation ou d'écouter spécifiquement ce qui est dit assez loin de nous. Dans ce cas particulier de détection d'un signal au milieu d'un bruit, le traitement binaural joue un grand rôle. Utilisant les différences entre les informations fournies aux deux oreilles, il nous aide à améliorer le rapport signal/bruit, à supprimer les échos dans les pièces réverbérantes et, plus généralement, à localiser les sons dans l'espace. Notre capacité de localisation par voie auditive est bonne dans le plan horizontal et assez bonne dans le plan vertical, mais elle perd de sa précision dans la dimension de la profondeur ou de l'éloignement. La reconstitution d'objets sonores à partir d'un ensemble d'informations acoustiques simultanées peut aussi être facilitée par la mise en jeu de capacités extra-auditives du sujet, comme l'attention par exemple. Cette mise à contribution de l'attention peut ainsi augmenter la charge mentale. Cela explique que nous ne soyons plus capables, au bout d'un certain temps, de suivre correctement une conversation dans une ambiance trop bruyante. Inversement, l'attention et certains facteurs extra-auditifs peuvent aider à la formation des flux perceptifs.
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Écrit par
- Marie-Claire BOTTE : chargée de recherche au C.N.R.S.
- Christel SORIN : ingénieur au Centre national d'étude des télécommunications
Classification
Médias
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