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HEPBURN AUDREY (1929-1993)

De toutes les femmes-enfants, Audrey Hepburn a été une de celles qui a manifesté la plus forte personnalité. D'une beauté rare et d'un charme fou, il émanait d'elle un mélange exceptionnel de vulnérabilité et de force de caractère, d'effronterie et de distinction naturelle qu'elle a su préserver par son jeu sensible et frémissant, subtil et expressif à la fois.

Née le 4 mai 1929 à Bruxelles, Edda van Heemstra Hepburn-Ruston était la fille d'un homme d'affaires irlandais et d'une baronne hollandaise. Elle étudia la danse classique au conservatoire de musique d'Arnhem, aux Pays-Bas, puis, après la guerre, avec Sonja Gaskell à Amsterdam. En 1948, elle emménageait avec sa mère à Londres, où elle suivit les cours de danse de Marie Rambert et entreprit une carrière de mannequin sous le pseudonyme d'Audrey Hepburn. La même année, elle fit ses débuts au cinéma, dans un film néerlandais, et sur scène, comme chorus girl dans un spectacle du West End londonien. Tout en prenant des cours d'art dramatique avec Félix Aylmer, elle se produisit sur scène dans des revues de Cecil Landau et apparut dans une demi-douzaine de films britanniques et un film français, Nous irons à Monte-Carlo, de Jean Boyer (1951). C'est à cette occasion que Colette, l'ayant aperçue dans un hall d'hôtel pendant le tournage, la choisit pour incarner Gigi dans le musical qu'on allait produire à Broadway d'après son roman.

Audrey Hepburn devint ainsi célèbre, quasi du jour au lendemain. Au terme des représentations de Gigi, en 1953, William Wyler lui confia le rôle de la princesse dans Roman Holiday (Vacances romaines). Lauréate de trois prix pour la meilleure actrice : l'oscar, le British Academy Award et le New York Film Critic's Award, elle accéda aussitôt au statut de star. À l'exception du rôle d'Ondine dans la pièce de Giraudoux, à Broadway en 1954, et, à la télévision, de celui de Marie Vetsera dans Mayerling, sous la direction d'Anatole Litvak en 1957, elle consacra dès lors son activité d'actrice au seul cinéma, où elle tint la vedette de quinze autres films, à raison d'un par an environ, jusqu'à ce qu'elle interrompît brutalement sa carrière en 1967, peu après son divorce d'avec Mel Ferrer, afin de protéger son second mariage. Elle revint au cinéma, après une absence de près de dix ans, pour incarner une Maid Marian quadragénaire face à un Robin des Bois vieillissant dans Robin and Marian (La Rose et la Flèche) de Richard Lester (1976), mais ne tourna ensuite que trois autres films en 1979, 1981 et 1989.

La filmographie d'Audrey Hepburn est une des plus exemplaires qui soit, tant par la qualité des films que par le choix de ses rôles. Elle se divise en deux courants dominants. Le courant « romantique », d'une part, est constitué de films à costumes, dont War and Peace (Guerre et Paix) de King Vidor (1956), de comédies : Breakfast at Tiffany's (Diamants sur canapé) de Blake Edwards (1961), How to Steal a Million (Comment voler un million de dollars) de William Wyler (1966), de comédies dramatiques : ... They All Laughed (... Et tout le monde riait) de Peter Bogdanovich (1981), et, surtout, de « contes de fées » dans lesquels l'actrice tombe amoureuse d'un homme plus âgé : Roman Holiday, Sabrina de Billy Wilder (1954), Funny Face (Drôle de frimousse) de Stanley Donen (1957), Love in the Afternoon (Ariane) de Billy Wilder (1957), Charade de Stanley Donen (1963), Paris When It Sizzles (Deux Têtes folles) de Richard Quine (1963) et My Fair Lady de George Cukor (1964). Le courant « réaliste », d'autre part, comprend des drames ou des comédies dramatiques où Audrey Hepburn est confrontée à de vrais problèmes : The Nun's Story (Au risque de se perdre) de Fred Zinnemann (1959), The Children's Hour ([...]

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma

Classification

Médias

Audrey Hepburn et Fred Astaire - crédits : Bert Hardy/ Getty Images

Audrey Hepburn et Fred Astaire

<it>My Fair Lady</it>, de George Cukor - crédits : Warner Brothers, Inc./ Collection privée

My Fair Lady, de George Cukor

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  • DONEN STANLEY (1924-2019)

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    • 1 042 mots
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    Comme Vincente Minnelli, Gene Kelly ou Bob Fosse, Stanley Donen était rongé par l’inquiétude. L’art du musical est de nous faire croire qu’il est futile : il faut donc masquer à quel point le réel peut vous blesser. Seul le « divin » Fred Astaire paraît échapper à l’anxiété, sans...

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