AUDUBON JOHN JAMES (1785-1851)
Ornithologue, naturaliste et peintre américain, John James Audubon fut particulièrement connu pour ses dessins et peintures d' oiseaux d'Amérique du Nord.
Fils naturel d'un marchand, planteur et négrier sablais et d'une Créole originaire de Saint-Domingue (auj. Haïti), John James Audubon naît le 26 avril 1785 aux Cayes, dans cette île caribéenne. Avec sa demi-sœur naturelle (également née aux Antilles), il suit son père quand celui-ci rentre en France en 1789. Adopté cinq ans plus tard sous le nom de Fougère Rabin (ou Jean Rabin), puis baptisé Jean Jacques Fougère Audubon, le jeune garçon se prend à aimer dessiner et peindre des oiseaux durant son enfance vendéenne. À l'âge de dix-huit ans, il est envoyé aux États-Unis pour échapper à la conscription des guerres napoléoniennes et se lancer dans les affaires. C'est à cette époque qu'il commence à étudier les oiseaux du continent nord-américain, passion qui le conduira de la Floride au Labrador. Avec le fils d'un associé de son père dénommé Ferdinand Rozier, John James Audubon tente d'exploiter une mine, puis un magasin général. Il s'essaie d'abord à cette seconde activité à Louisville, dans le Kentucky, puis à Henderson, dans le même État, mais les deux hommes mettent fin à leur partenariat après avoir essuyé un échec complet. Audubon tente alors de faire des affaires au côté de son beau-frère. C'est un nouvel échec. En 1820, il est contraint d'accepter tout emploi qui lui permette de gagner sa vie et se concentre sur son intérêt grandissant pour les dessins ornithologiques. Il travaille ainsi un temps comme taxidermiste, puis propose ses services de portraitiste et de professeur de dessin, tandis que son épouse occupe une charge de gouvernante.
En 1824, John James Audubon commence à envisager de publier ses travaux ornithologiques. Après quelques échecs aux États-Unis, il recherche alors des éditeurs en Europe, où on lui promet des graveurs plus compétents et un plus grand intérêt pour son sujet. Deux ans plus tard, il part donc sur le Vieux Continent à la recherche de mécènes et d'un éditeur. Très bien accueilli à Édimbourg, il rencontre plus de difficultés à Londres, mais parvient au bout de quelque temps à convaincre le roi, George IV, de soutenir ses ouvrages. Le graveur londonien Robert Havell accepte alors de publier The Birds of America (1827-1838, 4 vol., 435 planches peintes à la main). Le naturaliste William MacGillivray participe à la rédaction des textes explicatifs, parus sous le titre Ornithological Biography (1831-1839, 5 vol., in-8o), ainsi que du volume d'index, A Synopsis of the Birds of North America (1839).
Jusqu'en 1839, Audubon partage son temps entre l'Europe et les États-Unis, multipliant les voyages pour réunir des informations, achever ses illustrations et trouver un nombre suffisant de souscripteurs pour financer la publication. Une fois sa réputation établie, il s'installe à New York et prépare une version abrégée de Birds of America en sept volumes (1840-1844, in-8o) tout en travaillant à un nouvel ouvrage, Viviparous Quadrupeds of North America (1845-1848, 3 vol., 150 planches), dont les textes d'accompagnement (1846-1854, 3 vol.) sont rédigés avec l'aide de ses fils et du naturaliste John Bachman. Il s'éteint le 27 janvier 1851 à New York.
John James Audubon a pu être parfois accusé de dessiner les oiseaux dans des attitudes fantaisistes – voire impossibles – et de montrer des détails inexacts sur le plan anatomique, mais rares sont ceux qui remettent en cause l'excellence de son art et l'originalité de ses représentations des animaux dans leur habitat naturel. Pour un grand nombre, son œuvre dépasse de loin celle de son contemporain, l'ornithologue écossais Alexander Wilson, pourtant plus rigoureux.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Autres références
-
ROMANTISME
- Écrit par Henri PEYRE et Henri ZERNER
- 22 170 mots
- 24 médias
...les théories de Lamarck à Darwin, sur l'évolution des espèces. Ici la philosophie et la science ne font qu'une, et l'art ajoute parfois son appoint. Tel John James Audubon (1785-1851), dont on serait bien embarrassé de dire s'il est avant tout un artiste ou un naturaliste (Birds of America, 1827-1830).... -
ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) - Les arts plastiques
- Écrit par François BRUNET , Éric de CHASSEY , Encyclopædia Universalis et Erik VERHAGEN
- 13 464 mots
- 22 médias
...académiques, et parfois même chez des semi-naïfs, comme dans le domaine de l'illustration naturaliste et scientifique. L'autodidacte d'origine française John J. Audubon, auteur d'une monumentale anthologie iconographique des oiseaux d'Amérique, en est un exemple connu. Les étonnantes compositions florales...