EVERDING AUGUST (1928-1999)
Comptant parmi les figures majeures qui ont régné sur les scènes lyriques en Allemagne au cours de la seconde moitié du xxe siècle, August Everding, metteur en scène et directeur d'opéras allemand, a contribué à moderniser l'approche de l'art lyrique au même titre que Wieland Wagner ou Rolf Liebermann.
Né à Bottrop, en Westphalie, le 31 octobre 1928, August Everding étudie le piano, l'orgue et la flûte puis entreprend des études de philosophie, de théologie et de dramaturgie à Bonn et à Munich. Il entre dans la carrière comme metteur en scène de théâtre, travaillant à partir de 1955 comme assistant de Hans Schweikart, intendant du Kammerspiele de Munich, dont il devient le directeur artistique en 1960 et l'intendant de 1963 à 1973.
L'année 1965 marque pour lui un tournant : à la demande de Rudolf Hartmann, intendant de l'Opéra de Bavière à Munich, il signe sa première mise en scène lyrique, La Traviata, accueillie avec enthousiasme. Deux ans plus tard, sa production de Tristan et Isolde à l'Opéra de Vienne est très remarquée. En 1969, Wolfgang Wagner lui confie la nouvelle production du Vaisseau fantôme à Bayreuth : Everding devient le premier metteur en scène n'appartenant pas à la famille Wagner invité à Bayreuth depuis la réouverture du festival, en 1951. Cette mise en scène attire l'attention sur lui et il est invité cette même année par l'Opéra de San Francisco pour une Traviata, puis par le Metropolitan Opera de New York, où il donnera Tristan et Isolde (1971), Boris Godounov (1974), Lohengrin (1974), Khovanchtchina (1985), Le Vaisseau fantôme (1990). Au festival de Savonlinna, en Finlande, il signe régulièrement des productions de La Flûte enchantée entre 1973 et 1989. À l'Opéra de Paris, Rolf Liebermann lui confie la mise en scène de Parsifal (1973), d'Elektra (1974) et de Don Giovanni (1975). Il est invité au Covent Garden, aux Chorégies d'Orange (Lohengrin, 1976 ; Parsifal, 1979), à l'Opéra de Vienne...
Entre 1973 et 1977, il est intendant de l'Opéra de Hambourg, où il succède à Rolf Liebermann, puis, à partir de 1977, de l'Opéra de Bavière à Munich, où il prend la suite de Günther Rennert. En 1982, on lui confie le poste d'intendant général de l'ensemble des théâtres de Bavière, poste qu'il conservera jusqu'en 1993, contribuant activement à la rénovation du Prinzregententheater de Munich. Il continue à réaliser des mises en scène dans le monde entier, notamment des cycles complets de la Tétralogie à Varsovie (1988-1989) et au Lyric Opera de Chicago (1992-1995). Chargé de la direction artistique du pavillon allemand de l'Exposition universelle de Hanovre en 2000, la maladie l'empêche de mener ce projet à son terme ; il meurt à Munich le 26 janvier 1999.
Le style d'Everding est demeuré relativement classique, se démarquant ainsi nettement de certaines audaces qui caractérisent la scénographie lyrique de la fin du xxe siècle. Ennemi des effets gratuits, il accordait une importance primordiale à la lisibilité, réalisant des mises en scène qui soient avant tout au service de l'œuvre.
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Écrit par
- Alain PÂRIS : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France
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