MARIETTE AUGUSTE (1821-1881)
L' archéologue français Auguste Mariette conduisit d'importantes fouilles en Égypte et contribua à l'amélioration des connaissances concernant les premiers temps de la civilisation égyptienne.
Auguste Ferdinand François Mariette naît en 1821, à Boulogne-sur-Mer. Après une carrière de journaliste et d'enseignant, il occupe un petit emploi au département égyptien du musée du Louvre en 1849 et, dès l'année suivante, se rend sur son terrain d'étude avec l'appui de l'Académie des inscriptions et belles-lettres afin d'acquérir des manuscrits anciens. Sur place, il entreprend de son propre chef des fouilles à Saqqarah, dans une zone qui recouvre une partie de la nécropole de la cité de Memphis. Il dégage l'entrée du Sérapéum, vastes catacombes où étaient inhumés les taureaux sacrés d'Apis, autant de découvertes qui amènent les archéologues à se concentrer sur Saqqarah. Auguste Mariette reste en Égypte pendant quatre ans ; il y poursuit les fouilles, et envoie la plupart de ses trouvailles au Louvre, dont il est nommé conservateur-adjoint dès son retour en France, en 1855.
Nommé premier responsable du service archéologique égyptien par le vice-roi, Auguste Mariette s'installe en 1858 en Égypte, où il restera jusqu'à la fin de sa vie. Il crée un service de protection des antiquités de l'Égypte, met un terme aux fouilles non autorisées, s'assurant ainsi un quasi-monopole sur les recherches archéologiques, et restreint la vente et l'exportation d'antiquités pour que la nation égyptienne puisse conserver les nouvelles découvertes. En 1859, Auguste Mariette, bientôt appelé Mariette-Pacha, parvient à persuader le vice-roi ottoman de créer à Boulaq, près du Caire, ce qui allait devenir le Musée égyptien, institution qui possède désormais l'une des plus grandes collections d'antiquités égyptiennes.
Parmi les découvertes réalisées par Mariette figure l'un des plus beaux exemples de l'architecture sacrée égyptienne : le temple de Séti Ier. L'archéologue français étudie également les pyramides de Saqqarah ainsi que les complexes funéraires de Meïdoum, d'Abydos et de Thèbes. Il met au jour les grands temples de Dendéra et d'Horus à Edfou et mène à bien les fouilles de Karnak, de Deir el-Bahari, de Tanis et, au Soudan, du Gebel Barkal. Sous sa direction, le grand sphinx de Gizeh est dégagé jusqu'au sol, tandis que les fresques découvertes dans une sépulture de Saqqarah offrent une vision détaillée de la vie sous l'Ancien Empire (2815 av. J.-C. env.-env. 2400 av. J.-C.).
Mariette publie, entre autres ouvrages, Abydos, description des fouilles exécutées sur l'emplacement de cette ville (1869), Aperçu de l'histoire d'Égypte : depuis les temps les plus reculés jusqu'à la conquête musulmane (1864) et Les Mastabas de l'Ancien Empire (1882, publié d'après le manuscrit de l'auteur par Gaston Maspero). Il propose également à Giuseppe Verdi l'intrigue de l'opéra Aïda (1871). Mariette-Pacha s'éteint en 1881, au Caire.
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