MICHEL-LÉVY AUGUSTE (1814-1911)

Géologue français, né et mort à Paris, Auguste Michel-Lévy a apporté beaucoup d'idées nouvelles dans de nombreux domaines de la géologie de son époque, mais c'est surtout en tant que minéralogiste qu'il a fait œuvre de fondateur avec ses méthodes de détermination des minéraux au microscope.

Élevé dans un milieu cultivé et scientifique, ses succès le poussent vers les lettres, mais son père décide pour lui d'une carrière scientifique. En 1862, il sort premier de l'École polytechnique. Il entre ensuite à l'École des mines et effectue, en Saxe, un voyage d'études qui sera son premier contact avec la géologie.

En 1870, il entre au Service de la carte géologique, et en 1887 il en est directeur : il présidera à la publication de cent cinquante et une cartes géologiques. Il prend part au développement de la pétrographie moderne en mettant au point sur le matériel collecté en Saxe et dans le Morvan de nouvelles méthodes d'étude de roches.

Son œuvre apparaît comme constituée d'une trame géologique servant de support à la minéralogie. Créateur des premières méthodes exactes en minéralogie, il part du fait que les minéraux ont des orientations d'allongement et d'aplatissement privilégiées. Il perfectionne les études sur les feldspaths et met au point une méthode de détermination de ces minéraux à partir des mâcles : méthode qui porte son nom. Il a donné à la biréfringence toute son importance en créant le quartz compensateur. Ces différentes méthodes sont décrites dans des mémoires dont le premier paraît en 1879, Minéralogie micrographique.

Dans le domaine de la pétrographie, il a donné une classification des roches éruptives, fondée sur leur structure, et de nombreuses monographies de roches, et a laissé un mémoire sur la pétrographie des formations de la chaîne des Puys et de Limagne.

Dans le domaine du métamorphisme, il a aussi apporté des idées nouvelles et fondamentales en introduisant la notion de minéralisateurs et de nouvelles conceptions quant à la différenciation des magmas. Il a le mérite d'avoir actualisé les notions de l'époque sur ce phénomène : il supprime l'idée d'un âge des gneiss et des micaschistes antérieur aux sédiments paléozoïques les plus anciens.

Michel-Lévy a également travaillé sur les synthèses minérales ; ses travaux sont publiés dans Synthèse des minéraux des roches en 1892. Il met le premier en évidence le fait que la fusibilité d'un magma peut être différente de la fusibilité absolue, car elle dépend de la proportion relative des minéraux associés.

Ses travaux sur le terrain sont aussi d'une grande importance : mise en évidence, dans le Massif central français, de deux phases dans les plissements d'âge primaire et des traces du contrecoup du plissement alpin (réseau de fractures) dans les formations de cette région.

Dans les Alpes, il retrouve, par contre, antérieures au plissement alpin, les deux phases de plissement des temps primaires.

— Myriam COHEN