Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

AUSCHWITZ

Auschwitz, également appelé Auschwitz-Birkenau, fut le plus grand des camps de concentration et d'extermination construits par l'Allemagne nazie. Situé près de la ville industrielle d'Oswiecim, dans le sud de la Pologne, Auschwitz était à la fois un camp de concentration, un camp d'extermination et un camp de travail forcé. Parce qu'il fut le camp d'extermination nazi où le plus de victimes sont mortes, Auschwitz est devenu le symbole de la « solution finale », et comme un synonyme de la Shoah.

Camp de Birkenau-Auschwitz (Pologne) - crédits : Insight Guides

Camp de Birkenau-Auschwitz (Pologne)

Arrivée de Juifs hongrois à Auschwitz, juin 1944 - crédits :  Galerie Bilderwelt/ Getty Images

Arrivée de Juifs hongrois à Auschwitz, juin 1944

Le site d'Auschwitz a probablement été choisi pour jouer un rôle central dans la mise en œuvre de la « solution finale » parce qu'il était situé à un embranchement ferroviaire où passaient quarante-quatre voies de chemin de fer, qui servirent à transporter jusqu'au lieu de leur mort des Juifs venus de toute l'Europe. Heinrich Himmler, le commandant du corps paramilitaire nazi des SS, donna l'ordre d'établir le premier camp, un camp de concentration, le 27 avril 1940, et le premier convoi de prisonniers politiques polonais arriva le 14 juin. Ce petit camp, Auschwitz I, resta toujours réservé à la détention des prisonniers politiques, principalement polonais et allemands. En octobre 1941 commencèrent les travaux de construction d'Auschwitz II, appelé aussi Birkenau, situé à l'extérieur du village voisin de Brzezinka. C'est là que les SS développèrent ensuite un immense camp de concentration et un ensemble de bâtiments destinés à l'extermination des prisonniers. Ils comprenaient trois cents baraquements de prisonniers, quatre grandes constructions désignées comme Badeanstalten (terme allemand désignant des bains publics), dans lesquelles en fait les prisonniers mouraient asphyxiés par le gaz, des Leichenkeller (« morgues ») où les corps étaient entreposés, et des Einäscherungsöfen (« fours crématoires »). Un autre camp (Buna-Monowitz), près du village de Dwory, plus tard appelé Auschwitz III, devint en mai 1942 un camp de travaux forcés ; il fournissait de la main-d'œuvre à une usine de fabrication de produits chimiques et de caoutchouc synthétique qu'IG Farben y avait implantée. En outre, un ensemble de quarante-cinq camps périphériques de plus petite taille, dans la plupart desquels étaient détenus des prisonniers qui effectuaient des travaux forcés, fut subordonné à Auschwitz. Pendant presque toute la période qui s'étend de 1940 à 1945, le SS-Hauptsturmführer (« Capitaine ») Rudolf Franz Höss fut à la tête des camps centraux d'Auschwitz.

Enfants à Auschwitz - crédits : Alexander Vorontsov/ Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Enfants à Auschwitz

Le camp de la mort et le camp de travaux forcés fonctionnaient en étroite relation. Les prisonniers qui arrivaient au camp de la mort étaient soumis à un tri, selon la méthode dite de la Selektion. Les jeunes gens et les personnes valides étaient envoyés au camp de travail forcé. Les jeunes enfants et leur mère ainsi que les personnes âgées et les infirmes étaient directement envoyés aux chambres à gaz. En outre, des milliers de prisonniers furent sélectionnés par le médecin du camp, Josef Mengele, pour servir à des expériences médicales. Les médecins d'Auschwitz testèrent des méthodes de stérilisation sur les prisonniers en les soumettant à des irradiations massives, à des injections utérines ou à d'autres traitements barbares. Les expérimentations, comme le meurtre de jumeaux sur lesquels on pratiquait des autopsies, devaient apporter des connaissances censées permettre l'expansion rapide de la « race aryenne ».

Soumis à des conditions de vie très difficiles – notamment sur le plan de l'hébergement et de l'hygiène –, nourris au minimum et travaillant jusqu'à l'épuisement, certains prisonniers devenaient improductifs ; ils étaient alors reconduits à Birkenau pour y être asphyxiés dans les chambres à gaz. Les entreprises allemandes investirent des sommes[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : ancien directeur de l'Institut américain de recherche sur la Shoah et de la Fondation américaine pour l'histoire visuelle des survivants de la Shoah

Classification

Médias

Camp de Birkenau-Auschwitz (Pologne) - crédits : Insight Guides

Camp de Birkenau-Auschwitz (Pologne)

Arrivée de Juifs hongrois à Auschwitz, juin 1944 - crédits :  Galerie Bilderwelt/ Getty Images

Arrivée de Juifs hongrois à Auschwitz, juin 1944

Enfants à Auschwitz - crédits : Alexander Vorontsov/ Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Enfants à Auschwitz

Autres références

  • BIALOT JOSEPH (1923-2012)

    • Écrit par
    • 663 mots

    Écrivain abordant des genres aussi divers que le polar ou le roman historique, Joseph Bialot fut aussi un témoin de la Shoah. Sa vie fut une succession d'épreuves qu'il s'efforça de surmonter grâce à une énergie de tous les instants, une énorme capacité de travail et un humour permanent qui empruntait...

  • CAMP D'EXTERMINATION

    • Écrit par
    • 606 mots
    • 2 médias

    Les camps d'extermination construits par les nazis (Vernichtungslager) étaient des camps de concentration destinés spécifiquement à l'anéantissement de masse (Vernichtung) des individus considérés comme indésirables dans l'espace du IIIe Reich et des territoires conquis par...

  • DELBO CHARLOTTE (1913-1985)

    • Écrit par
    • 1 011 mots

    Née le 10 août 1913, à Vigneux-sur-Seine, l’écrivain Charlotte Delbo vient d’un milieu modeste. Elle interrompt ses études à seize ans, devient sténodactylo anglais-français, tout en poursuivant sa formation intellectuelle au sein de l’Université ouvrière où elle rencontre son futur époux Georges Dudach...

  • FRANK ANNE (1929-1945)

    • Écrit par
    • 540 mots
    • 1 média

    Née le 12 juin 1929 à Francfort-sur-le-Main (Allemagne), Annelies Marie Frank mourut en mars 1945, au camp de concentration de Bergen-Belsen, près de Hanovre. Le journal intime de cette jeune fille juive, relatant les deux années passées dans la clandestinité avec sa famille, lors de l'occupation...

  • Afficher les 17 références