AUSTRALIE
Nom officiel | Commonwealth d'Australie (AU) |
Chef de l'État | Le roi Charles III (Royaume-Uni), représenté par la gouverneure générale Sam Mostyn (depuis le 1er juillet 2024) |
Chef du gouvernement | Anthony Albanese (depuis le 23 mai 2022) |
Capitale | Canberra |
Langue officielle | Aucune |
Unité monétaire | Dollar australien (AUD) |
Population (estim.) |
27 307 000 (2024) |
Superficie |
7 688 126 km²
|
Histoire
Découverte par l'Anglais Cook en 1770, l'Australie n'était peuplée que de quelque 250 000 indigènes. Sa colonisation se fit par trois apports successifs : les déportés (jusqu'en 1851), les colons agricoles (farmers et squatters) et les chercheurs d'or (notamment en 1850 et en 1880). Peuplement à majorité anglo-saxonne, lent et limité aux villes ; difficultés de communication à l'intérieur d'un continent massif, privé de voies navigables ; menaces, sur ce continent presque vide, des ambitions japonaises ou chinoises dans le Pacifique : autant de problèmes que l'Australie a dû déjà affronter au cours d'une histoire de deux siècles.
La première colonisation
Les hommes de la Renaissance imaginent qu'une Terra australis incognita équilibre les masses continentales du Vieux Monde. Cependant, malgré quelques voyages d'approche au xviie siècle (Tasman, 1642 ; Dampier, 1688), il faut attendre les expéditions de Cook pour que commence l'exploration. En 1770, il prend possession, au nom du roi d'Angleterre, d'un fragment de la côte orientale. La colonisation n'est envisagée que plus de quinze ans plus tard, après la perte des colonies américaines et devant la menace d'une installation française. 1 500 hommes, dont 800 forçats, partent, sous la direction d'Arthur Phillip, fonder la Nouvelle-Galles du Sud (26 janv. 1788).
Jusqu'au milieu du xixe siècle, les Anglais n'accordent qu'un intérêt médiocre à ces terres lointaines, où ils expédient les opposants irlandais. C'est le temps des forçats et des premiers explorateurs, qui recensent les terres exploitables au-delà des Blue Mountains. Les premières villes : Sydney (sur l'emplacement où les premiers colons ont débarqué), Melbourne (1835), Adelaïde (1836) sont fondées et quelques colons libres viennent s'établir. En 1797, le capitaine MacArthur a introduit le mouton dont les troupeaux vont devenir une des sources de la richesse locale, et l'on voit se multiplier des domaines immenses que les éleveurs (squatters) se réservent aux dépens des cultivateurs (settlers). Ces établissements permettent la prise de possession officielle, en 1803, de la Tasmanie, de l' Australie-Occidentale en 1830, du Victoria en 1835, de l' Australie-Méridionale en 1836. L'ensemble, cependant, reste modeste : il se présente sous la forme de noyaux de peuplement isolés les uns des autres. La présence des forçats (150 000 au milieu du xixe siècle) donne mauvaise réputation au pays. Aussi les colons libres luttent-ils pour obtenir l'abrogation de la déportation (1840 en Nouvelle-Galles du Sud) et une reconnaissance politique. Ils obtiennent, de 1823 à 1842, du Parlement de Londres, des chartes constitutionnelles, créant des conseils locaux à responsabilité limitée. En 1850, le British Government's Australian Colonies Government Act marque le début d'une véritable vie politique locale : cinq colonies (Nouvelle-Galles du Sud, Tasmanie, Australie-Méridionale, Victoria, Queensland) reçoivent un début d'autonomie.
Le développement économique
Cependant la découverte de l'or, à Bathurst en 1851, puis à Bendigo, bouleverse le pays. En vingt ans, on en extrait pour 190 millions de livres. Une population d'aventuriers et de pionniers se lance à la recherche de gisements nouveaux. La population quadruple en vingt ans : 405 000 habitants en 1850, 1 146 000 en 1860, 1 600 000 en 1870. Sur les camps des chercheurs naissent les villes (Ballarat, Bendigo, etc.). Le pays s'équipe en routes et entreprend la construction des voies ferrées. Un commerce, indispensable pour l'approvisionnement de ces centres nouveaux, s'organise. L'agriculture en est stimulée dans la mesure où s'accroît et se régularise le marché intérieur (laine et céréales surtout). Elle accueille même, après 1857, les[...]
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Écrit par
- Benoît ANTHEAUME : directeur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement
- Jean BOISSIÈRE : agrégé de l'Université
- Bastien BOSA : docteur de l'École des hautes études en sciences sociales, professeur à l'université du Rosario à Bogotá (Colombie)
- Vanessa CASTEJON : maître de conférences, enseignante-chercheuse, université Sorbonne Paris Nord
- Harold James FRITH : chef de division au C.S.I.R.O., Canberra, Australie
- Yves FUCHS : docteur ès sciences, maître de conférences à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
- Alain HUETZ DE LEMPS : professeur à l'université de Bordeaux-III
- Isabelle MERLE : historienne, chercheuse au CNRS
- Xavier PONS : professeur à l'université de Toulouse-Le Mirail
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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