AUSTRALIE
Nom officiel | Commonwealth d'Australie (AU) |
Chef de l'État | Le roi Charles III (Royaume-Uni), représenté par la gouverneure générale Sam Mostyn (depuis le 1er juillet 2024) |
Chef du gouvernement | Anthony Albanese (depuis le 23 mai 2022) |
Capitale | Canberra |
Langue officielle | Aucune |
Unité monétaire | Dollar australien (AUD) |
Population (estim.) |
27 307 000 (2024) |
Superficie |
7 688 126 km²
|
L'Australie depuis la Seconde Guerre mondiale
L'Australie dans la guerre, et l'après-guerre sous l'influence travailliste
En 1940-1941, l'Australie se voit encore comme un dominion très éloigné des lieux d'affrontements de la Seconde Guerre mondiale, qui envoie des hommes et des matières premières au Royaume-Uni. À l'abri des menaces militaires internationales, le débat politique interne se focalise sur les conséquences profondes de la crise économique des années 1930 : chômage, misère, bas salaires et mauvaises conditions de travail. C'est donc avec un programme de justice sociale que le gouvernement travailliste dirigé par John Curtin triomphe en octobre 1941.
Mais deux mois plus tard, le Japon entre en guerre et ouvre un front dans le Pacifique. En février 1942, Singapour, réputée imprenable, tombe en dix jours et 15 000 Australiens sont faits prisonniers de guerre. La ville de Darwin est bombardée dans le mois qui suit. Pour la première fois de son histoire, l'Australie, isolée et impuissante, privée du secours du Royaume-Uni, se trouve sous la menace d'une invasion militaire. Dès avril 1942, les États-Unis s'imposent comme le nouveau protecteur, avec l'arrivée du général MacArthur et l'installation du commandement en chef des forces alliées dans le Pacifique, à Melbourne, puis à Brisbane : 540 000 soldats australiens sont engagés aux côtés des 900 000 Américains dans la reconquête des îles du Pacifique, en particulier en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Bien que l'Australie ait mobilisé plus d'hommes pour la Seconde que pour la Première Guerre mondiale, il y a eu moins de morts et le bilan a pesé moins lourd.
La menace japonaise s'éloignant, l'Australie connaît un renouveau économique précoce, dès 1942. La guerre est synonyme du retour du plein-emploi. Le pays subvient aux besoins alimentaires du Royaume-Uni et nourrit les armées américaines dans le Pacifique. Elle exporte sa laine en grande quantité et transforme ses industries en industries de guerre pour approvisionner le front. Les mines de minerais utiles (charbon, cuivre, plomb, bauxite) voient leur production augmenter. Les éleveurs et fermiers de l'Australie rurale entrent dans une phase de prospérité qui leur permet de rembourser leurs dettes accumulées avant la guerre. Les ouvriers, grâce à la stabilité de l'emploi, retrouvent leur capacité de revendication, longtemps contenue. Les conflits sociaux se multiplient, annonçant les crises sociales de l'après-guerre.
Pour faire face à cette situation exceptionnelle, le gouvernement Curtin met en place une économie de guerre fondée sur la planification, le contrôle des prix et des salaires et le rationnement. L'interventionnisme de l'État fédéral n'a jamais eu une telle importance dans un pays formé de plusieurs États jaloux de leurs prérogatives et traditionnellement méfiants à l'égard de l'autorité centrale. Si l'Australie ne connaît pas les vagues de nationalisations, comme dans les pays européens de l'immédiat après-guerre, elle s'engage néanmoins dans une politique volontariste, influencée par la doctrine keynésienne et par le New Deal des années 1930. Le département de la Reconstruction, créé en 1942, engage plusieurs grands chantiers : le logement (200 000 maisons construites à la fin des années 1940 et accès à la propriété facilitée), la reconversion de l'industrie, la modernisation de l'agriculture et des exploitations d'élevage, l'éducation, le lancement de la voiture australienne Holden grâce à la participation financière de la firme américaine General Motors... L'accent est mis sur le développement des formations techniques supérieures et universitaires (création en 1947 de l'Université australienne nationale à Canberra). Le recrutement de fonctionnaires augmente de 300 % de 1939 à 1951,[...]
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Écrit par
- Benoît ANTHEAUME : directeur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement
- Jean BOISSIÈRE : agrégé de l'Université
- Bastien BOSA : docteur de l'École des hautes études en sciences sociales, professeur à l'université du Rosario à Bogotá (Colombie)
- Vanessa CASTEJON : maître de conférences, enseignante-chercheuse, université Sorbonne Paris Nord
- Harold James FRITH : chef de division au C.S.I.R.O., Canberra, Australie
- Yves FUCHS : docteur ès sciences, maître de conférences à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
- Alain HUETZ DE LEMPS : professeur à l'université de Bordeaux-III
- Isabelle MERLE : historienne, chercheuse au CNRS
- Xavier PONS : professeur à l'université de Toulouse-Le Mirail
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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