- 1. Évolution du soin en psychiatrie de l’enfant et dans l’autisme
- 2. Processus de soin, recommandations de bonne pratique et plans Autisme
- 3. Épidémiologie de l’autisme
- 4. Signes cliniques de l’autisme et nosographie
- 5. Étiologie de l’autisme
- 6. Évaluation et accompagnement des personnes avec TSA
- 7. Perspectives et espoir de l’inclusion
- 8. Bibliographie
AUTISME ET TROUBLES DU SPECTRE DE L'AUTISME
Épidémiologie de l’autisme
La prévalence du trouble autistique, c’est-à-dire le nombre de cas, nouveaux et anciens, dans une population à un moment donné, est estimée aux environs de 20 à 30 pour 10 000 individus et la prévalence de l’ensemble des troubles du spectre autistique aux environs de 90 à 120 pour 10 000 individus.
Depuis la description en 1943 des onze cas d’enfants avec autisme par Leo Kanner (1894-1981), cette prévalence n’a donc eu de cesse de croître. Plusieurs hypothèses tentent d’expliquer cet accroissement : le repérage est plus fréquent du fait de la meilleure connaissance du trouble ; le concept de spectre de l’autisme regroupe des personnes avec un tableau clinique complet, mais aussi des personnes ne présentant que quelques symptômes ; les personnes anciennement diagnostiquées avec un retard mental comme diagnostic principal ont souvent désormais les deux diagnostics et, enfin, le poids des facteurs environnementaux est davantage pris en compte. À ce sujet, les chercheurs témoignent désormais d’une grande prudence. En effet, il ne s’agit pas de culpabiliser les parents de ne pas avoir protégé leur enfant d’environnements à risque. De plus, les études réalisées restent difficiles à mener du fait de la multitude des facteurs suspectés. La précarité sociale ainsi que la qualité de l’environnement et de ses polluants sont étudiées. Mais, du fait de l’existence ancienne du trouble, les auteurs recommandent plutôt d’orienter les études sur les facteurs de risque ayant toujours été présents.
Concernant le sex-ratio, il apparaît que les garçons avec autisme sont plus nombreux que les filles. Le rapport est estimé entre 4 à 7 garçons pour 1 fille. La présence et l’intensité d’un déficit intellectuel associé modifient ce sex-ratio en défaveur des filles. Plusieurs hypothèses ont été soulevées pour expliquer cette différence et le caractère protecteur du sexe féminin. Certaines relèvent de la génétique, car des formes d’autisme sont liées au chromosome X et les garçons, qui n’en ont qu’un seul, seraient plus sensibles à une altération de celui-ci. La plasticité cérébrale serait également dépendante du sexe et, enfin, le repérage pourrait être moins efficace chez les filles avec autisme, qui « camoufleraient » socialement davantage leur trouble.
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Écrit par
- Catherine DOYEN : chef du service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent au centre hospitalier Sainte Anne, Paris
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