- 1. Évolution du soin en psychiatrie de l’enfant et dans l’autisme
- 2. Processus de soin, recommandations de bonne pratique et plans Autisme
- 3. Épidémiologie de l’autisme
- 4. Signes cliniques de l’autisme et nosographie
- 5. Étiologie de l’autisme
- 6. Évaluation et accompagnement des personnes avec TSA
- 7. Perspectives et espoir de l’inclusion
- 8. Bibliographie
AUTISME ET TROUBLES DU SPECTRE DE L'AUTISME
Évaluation et accompagnement des personnes avec TSA
L’évaluation diagnostique et somatique
En France, les évaluations des personnes avec autisme sont généralement réalisées au sein des centres de ressource autisme régionaux, des plateformes de diagnostic autisme de proximité (PDAP) ou encore des plateformes de coordination et d’orientation (PCO).
Les observations cliniques sont au cœur du diagnostic. Des évaluations fonctionnelles visent également à définir l’impact des signes cliniques sur le quotidien de l’enfant, notamment sur sa vie familiale, avec sa fratrie, à l’école ou en situation de loisirs. L’utilisation de questionnaires, d’échelles et d’entretiens semi-dirigés ou dirigés structure ces observations cliniques et les résultats complètent la connaissance du développement de l’enfant ou de l’adulte dans les domaines affectif, cognitif, moteur, communicatif et social. En objectivant les particularités neurodéveloppementales de la personne, l’évaluation fonctionnelle aide à organiser le projet personnalisé d’intervention selon la priorisation des besoins de la personne.
Si les recommandations de la HAS pour le diagnostic de l’autisme guident les professionnels dans le recours aux instruments d’évaluation en référence à l’evidence-basedmedicine, celles-ci n’excluent pas l’introduction d’évaluations complémentaires proposées par des équipes expertes dans ce domaine. On trouve parmi ces outils :
– le M-CHAT (Modified Checklist for Autism in Toddlers), qui est un questionnaire composé d’une vingtaine d’items, destiné aux parents et à l’observation de leur enfant âgé de seize à trente mois. Les réponses parentales sont analysées selon un niveau de « risque » ou un niveau de « présence confirmée » ;
– l’ADI-R (Autism Diagnostic Interview-Revised), qui est un outil de diagnostic administré dans le cadre d’un entretien parental semi-structuré dont la passation s’effectue avec un clinicien formé et entraîné spécifiquement. Il se réfère aux critères diagnostiques du DSM-IV et de la CIM-10 ;
– le CAST (Childhood Asperger Syndrome Test), qui évalue les signes du syndrome d’Asperger ou troubles autistiques sans déficit cognitif, chez les enfants âgés de quatre à onze ans. Il comporte près d’une quarantaine d’items et les réponses se font par oui ou non. Il s’agit davantage d’un outil de repérage que de diagnostic ;
– la CARS (Childhood Autism Rating Scale), qui apprécie le nombre et l’intensité des traits autistiques en se fondant sur des données comportementales et empiriques. Cet outil est validé, traduit en français, mais un certain nombre de faux positifs peuvent survenir, particulièrement en cas de présence d’un retard sévère du développement associé ;
– l’échelle de Vineland, qui évalue les capacités d’adaptation de l’enfant en analysant son comportement dans quatre domaines de fonctionnement socioadaptatif. Il s’agit de la communication (réceptive, expressive, écrite), de l’autonomie (personnelle, familiale et sociale), de la socialisation (relations interpersonnelles, loisirs, capacités d’adaptation) et de la motricité (globale et fine). Les résultats de l’échelle de Vineland peuvent être essentiels dans la détermination d’un diagnostic différentiel ;
– l’ADOS (Autism Diagnostic Observation Schedule), qui est composé de quatre modules correspondant à des niveaux de développement langagier différents. Son utilisation est appropriée dès l’âge de deux ans, à l’adolescence et à l’âge adulte. Les observations portent sur la qualité de la communication, des interactions sociales réciproques, du jeu, des comportements stéréotypés et des intérêts restreints. L’ADOS-G est très spécifique pour le diagnostic différentiel entre les troubles appartenant au spectre autistique et les troubles spécifiques du langage.
La santé[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Catherine DOYEN : chef du service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent au centre hospitalier Sainte Anne, Paris
Classification