AUTOFINANCEMENT
Pour assurer son financement, une entreprise peut recourir à deux types de procédés : faire appel à des capitaux extérieurs, c'est-à-dire à l'épargne ou au crédit bancaire ; utiliser le surplus de ressources engendré par son activité, il s'agit alors d'autofinancement. Les problèmes posés par l'autofinancement concernent tout d'abord sa définition En effet, il n’existe aucune définition juridique ou comptable de l’autofinancement. La mesure de l’autofinancement pratiqué par les entreprises est également difficile à cerner ; on l’appréhende généralement de manière indirecte : c’est le profit non distribué. Enfin, le choix de l'autofinancement est une décision complexe, car elle est liée, d’une part, à la politique de distribution des dividendes, et, d’autre part, à la politique d’endettement, c'est-à-dire à la recherche de la structure optimale des capitaux..
On reproche à l'autofinancement de diminuer la mobilité du capital. Recevable dans un cadre idéal de marchés parfaits, la critique n'est guère en phase avec la réalité des marchés. De plus, la grande dimension des firmes contemporaines, leur diversification, la création de filiales favorisent une mobilité des capitaux propres. Des transferts s'effectuent depuis des entités à capacité de financement vers les entités à besoin de financement au gré des opportunités d'investissement, ce qui paraît à certains égards plus favorable à une bonne allocation des ressources que la répartition des épargnes par le marché boursier. Par ailleurs, on considère de plus en plus que la performance des entreprises ne doit pas être rapportée au seul capital financier. On peut, en conséquence, s'interroger sur le bien-fondé de la répartition du surplus de ressources dégagé par l'activité, notamment au niveau de la partie affectée à l'autofinancement.
La définition de l'autofinancement
Il n'existe aucune définition juridique ou comptable de l'autofinancement. C'est donc sous l'angle économique qu'il faut tenter d'en cerner le contenu. L'autofinancement ne se confond pas avec les réserves, qui représentent, à un moment donné, le montant cumulé des fonds affectés à l'autofinancement au cours des années précédentes.
D'une manière générale, on peut le définir comme la part non distribuée et épargnée des profits d'une entreprise au cours d'une période. Par comparaison avec les réserves, il s'agit d'un flux et non d'un stock. On ajoutera que l'autofinancement correspond à un accroissement des actifs nets réels de l'entreprise au cours de la période considérée, puisque la mise en réserve d'une partie du bénéfice limite la sortie de trésorerie au montant des dividendes versés aux actionnaires.
Cependant, cette définition doit être précisée pour parvenir à un concept mesurable. L'autofinancement doit être distingué de concepts voisins tels que celui de capacité d'autofinancement et celui de cash-flow (ou flux d'argent).
La capacité d'autofinancement (C.A.F.) représente le surplus monétaire dégagé par l'activité de l'entreprise pendant la période considérée, en général l'exercice comptable. On l’appelle aussi la marge brute d’autofinancement (M.B.A.). Elle est généralement exprimée comme la différence entre les produits d'exploitation « encaissables », c'est-à-dire encaissés à plus ou moins long terme selon le délai de crédit accordé aux débiteurs (essentiellement les clients), et les charges « décaissables », c'est-à-dire décaissées à plus ou moins long terme selon le délai de crédit accordé par les créanciers (essentiellement les fournisseurs), à l'exclusion des opérations de cessions des immobilisations. En considérant[...]
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Écrit par
- Geneviève CAUSSE : professeur émérite à l'université Paris-Est et à l'E.S.C.P. Europe
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