- 1. Aux origines de l'automobilisme
- 2. Symbole de la modernité du XXe siècle
- 3. La conquête de la vitesse
- 4. Promotion du tourisme et de la compétition
- 5. Succès des fonctions utilitaires
- 6. Les États-Unis, matrice de l'automobilisme contemporain
- 7. Un présent en crise, un avenir incertain
- 8. Bibliographie
AUTOMOBILISME
Symbole de la modernité du XXe siècle
Associé à la modernité et à une forme de mystique du progrès des sociétés occidentales, l'automobilisme a conduit à un refaçonnement des mœurs en imprégnant d'emblée la vie quotidienne, avec, au principe de tout, la valorisation de capacités techniques et industrielles réputées de haut niveau. Invité au milieu du siècle dernier par la Régie nationale des usines Renault à traiter du phénomène automobile, l'écrivain Jules Romains relevait ce fait, encore largement valable de nos jours : « L'automobile n'est pas un produit comme un autre. Elle réclame une convergence exceptionnelle de techniques. Donc elle dépend du retard ou de l'avancement où chacune d'elles se trouve et en fournit un témoignage. » Et l'auteur d'y trouver une justification d'ensemble : « Un concours singulier de conditions fait qu'en ce milieu du xxe siècle l'industrie automobile prend, plus que tout autre peut-être, valeur d'exemple et d'indice. Déjà sa présence ou son absence, dans une économie nationale, nous disent à quel niveau de puissance et de « généralité » cette économie se tient. Un pays où l'on ne fait point de voitures peut avoir diverses prospérités et supériorités. Mais il n'appartient certainement pas, au moins dans l'ordre „temporel“, à la toute première catégorie. [...] Ensuite les résultats atteints par cette industrie, et les moyens qu'elle met en œuvre, nous autorisent presque toujours à porter un jugement sur l'ensemble d'une production nationale, les ressources dont elle dispose, les méthodes qu'elle applique, le degré d'efficacité qu'elle recherche ou dont elle se contente, même sur la morale du travail qui y est en honneur » (L'Automobile de France, 1951). Au-delà de l'auto tout juste sortie des chaînes de fabrication, il ne fait pas de doute que ce commentaire peut aussi être appliqué aux effets dits collatéraux, mais en fait directs, de « l'automobilisation » des sociétés.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Mathieu FLONNEAU : maître de conférences, université Paris-I-Panthéon-Sorbonne
Classification