Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

AVALANCHES

Facteurs nivo-météorologiques et topographiques de déclenchement des avalanches

Le départ d'une avalanche et le type auquel elle appartient sont expliqués par des facteurs nivo-météorologiques et topographiques complexes.

Les facteurs météorologiques les plus importants sont, dans l'ordre, la précipitation abondante, le vent violent et, au printemps, tout ce qui contribue à un réchauffement du manteau neigeux. Les facteurs topographiques dominants sont la pente moyenne et les accidents du relief de la zone de départ (barres rocheuses, formes concaves ou accroissement brutal de la pente par exemple), et l'état du sol (végétation, rochers lisses ou pierrier).

Chaque avalanche est provoquée par une combinaison de ces facteurs. L'ensemble des conditions qu'elle va rencontrer lors de son trajet détermine sa dynamique. Dans l'état actuel de nos connaissances, on ne sait pas prédire avec précision la forme d'une avalanche en fonction d'un ensemble de données météorologiques et topographiques, mais on peut indiquer quelques scénarios typiques.

Premier scénario : forte chute de neige, température basse

Une forte chute de neige avec une température de l'air fortement négative est à l'origine de la plupart des avalanches poudreuses. C'est à ce cas que correspond la règle suisse des 30-60-90 cm, seuils de danger respectifs pour l'alpinisme, les routes et les habitations. Ce danger persiste quelques jours après la fin de la chute, et ce d'autant plus longtemps que la température est plus basse (de 3 à 10 jours).

Le départ et la propagation de ces avalanches s'expliquent assez aisément à partir d'un modèle de matériau sans cohésion (exemple : le sable sec). La pente de la zone de départ joue un rôle important dans l'ampleur du phénomène, car elle détermine quelle hauteur de neige récente va pouvoir être accumulée avant l'apparition de l'instabilité. Lorsque cette pente est de l'ordre de 60 p. 100 (300), on est à la limite de l'angle de frottement du matériau et il peut y avoir accumulation d'une énorme quantité de neige avant le départ naturel d'une avalanche. Ce type est très rare, mais son ampleur est alors considérable. À l'inverse, à partir de pentes de l'ordre de 100 p. 100 (450), la neige ne peut s'accumuler qu'en petite quantité et on aura des avalanches denses qui s'arrêteront rapidement.

Deuxième scénario : faibles chutes de neige, température très basse

Une faible épaisseur de manteau neigeux (moins de 1 m), avec une température de l'air très basse (moins de − 15 0C), conduit à une métamorphose de gradient qui aboutit à l'apparition de strates peu résistantes au cisaillement. Par surcharge naturelle ou artificielle, cette formation peut donner lieu à une avalanche poudreuse ou à une avalanche dense, voire à une avalanche en plaques. Les facteurs favorisant l'apparition d'une avalanche poudreuse sont une forte masse de neige au départ, une forte pente de la zone d'écoulement, la présence d'accidents de relief (barres rocheuses ou virage brusque), une neige de faible cohésion dans la zone d'écoulement et la zone d'arrivée.

Troisième scénario : vent violent après une chute de neige modérée à forte, température de basse à très basse

Les conditions de ce troisième scénario sont d'abord favorables à un transport important de neige sous l'action du vent. Une conséquence visible de ce transport est l'apparition de corniches qui ce construisent sur la pente « sous le vent ». Pendant la chute et immédiatement après, on aura un scénario de type 1, l'effet du vent se limitant à augmenter localement l'épaisseur du manteau neigeux, donc la surcharge de la pente. L'effet du vent se manifeste surtout après la chute de neige, par transport près de la surface de grandes quantités de[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : chef de la division nivologie au Centre national du machinisme agricole du génie rural des eaux et forêts

Classification

Média

Avalanche poudreuse : courant de turbidité - crédits : Office national suisse du tourisme

Avalanche poudreuse : courant de turbidité

Autres références

  • CATASTROPHES

    • Écrit par
    • 7 372 mots
    • 3 médias
    ...stagiaires prennent leur petit déjeuner dans un chalet de l'Union nationale des centres sportifs de plein air (U.C.P.A.). À 8h10, le chalet est submergé par une avalanche poudreuse : 38 morts et 39 blessés. Après enquête, il s'avérera que, trois fois au moins depuis 1917, des avalanches de même ampleur...
  • CATASTROPHES NATURELLES (notions de base)

    • Écrit par
    • 2 855 mots
    • 12 médias
    Une avalanche est une masse de neige (dense ou poudreuse) mise en mouvement et qui dévale une pente de montagne sous l’effet de son propre poids. Elle entraîne souvent avec elle des pierres et de la boue et peut atteindre la vitesse de 360 km/h. Plusieurs milliers d’avalanches ont lieu chaque année dans...
  • NEIGE

    • Écrit par
    • 3 591 mots
    • 10 médias
    La nivologie est l’étude des caractéristiques de la neige et des couches neigeuses, tant à des fins de recherche scientifique que dans des buts pratiques, comme la prévision et la prévention des avalanches.
  • PÉRIGLACIAIRE DOMAINE

    • Écrit par et
    • 5 792 mots
    • 2 médias
    Les versants à couloirs d'avalanches caractérisent l'étage périglaciaire des moyennes montagnes, principalement dans le domaine tempéré et les régions à climats relativement neigeux des hautes latitudes (Spitzberg occidental). Leurs sillons, profonds et rectilignes, résultent de l'ablation exercée...