Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

AVIATION Histoire de l'aviation

De 1945 à 1981

L'ère du «  jet » commence aussitôt après la Seconde Guerre mondiale (tabl. 6), ouverte par le record de vitesse (975,875 km/h) du colonel H. J. Wilson sur Gloster Meteor IV, poussé par deux turboréacteurs Rolls-Royce Derwent V de 1 600 kg. Un fait caractéristique est à noter. Si l'on compare les records du monde « absolus » avant et après guerre, en 1939, deux étaient détenus par l'Italie, un par l'Allemagne et un par le Royaume-Uni ; en 1948, les États-Unis et le Royaume-Uni se partagent les records à égalité. Le passage de l'hélice au jet, ou leur combinaison dans le cas du turbopropulseur, va pendant un certain temps poser des problèmes aux ingénieurs, qui étudient aussi de nouvelles formules dont le besoin s'est fait sentir en même temps que les progrès en vitesse et en altitude : ailes en flèche, décollage assisté, pressurisation, siège éjectable, puis décollage court ou vertical, enfin « géométrie variable ». Le 11 novembre 1946 a lieu le premier vol du premier avion à réaction français, le SO 6000 Triton, piloté par Daniel Rastel ; le 14 octobre 1947, Charles Yeager franchit le mur du son sur Bell XS-1 à Muroc ; le 6 septembre 1948, John Derry fait de même sur de Havilland DH-108 en Angleterre, et, en France, le commandant Carpentier, le 13 novembre 1948, sur Mystère II.

En dix ans, on a gagné plus de 850 km/h en vitesse, 2 000 m en altitude et 6 000 km en distance. Tels sont les chiffres fournis par les records battus en 1957, c'est-à-dire au moment où le premier Spoutnik est lancé dans l'espace. Pour les avions, c'est le point d'inflexion entre Mach 1 et Mach 2 et des formes nouvelles font leur apparition.

De plus en plus, on s'attache à résoudre le problème de l'atterrissage et du décollage verticaux, V.T.O.L. (Vertical Take Off and Landing) ou A.D.A.V. (appareil à décollage et atterrissage vertical), tandis que l'hélicoptère apporte sa contribution de plus en plus importante aussi bien au transport qu'au travail aérien et aux opérations militaires. Toutefois, sa nature même limite sa vitesse et l'on poursuit les recherches sur le décollage vertical pour les avions auxquels on demande des vitesses élevées. On voit alors apparaître des appareils à voilure soufflée comme le Boeing YC-14 ou à rotors basculants comme le Bell XV 15.

Sous le signe de l'automatisation et de la planification, la technique s'oriente vers de nouvelles conceptions. De nouveaux métaux, comme le titane, sont usinés pour faire face à la barrière thermique. De nouveaux matériaux apparaissent : composites, plastiques, fibres de verre, élastomères. On lutte contre le bruit avec les produits absorbants et les turbo-fans (turbo-propulseurs). Dans le domaine des propulseurs, on arrive à la génération des 10 tonnes de poussée – et au-delà – et l'on utilise le déviateur de jet. On commence à construire des avions à réaction légers équipés de microturbines. On gagne ainsi du poids et de l'argent. En fonction de la vitesse, l' aile se modifie : flèche de plus en plus accentuée, flèche évolutive (dite gothique) et même flèche inversée, triangle, double triangle, moustaches, géométrie variable ; on a fini par voir voler, en 1979, l'aile oblique AD 1 aux États-Unis. D'énormes progrès sont enregistrés dans l'industrie des équipements pour une meilleure sécurité. La navigation, quant à elle, grâce aux systèmes à inertie fondés sur les accélérations et non plus sur les vitesses, ignore le sol et même les étoiles, sa référence étant désormais l'espace absolu ; plus de calculs, il suffit de lire les instruments.

La crise pétrolière des années 1970-1980 a eu pour conséquence, entre autres, de faire apparaître des machines de moins en moins lourdes, faites de matériaux solides[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : membre fondateur de l'Académie nationale de l'air et de l'espace, historien
  • : journaliste, auteur, membre de l'Académie nationale de l'air et de l'espace
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Médias

Louis Blériot - crédits : General Photographic Agency/ Getty Images

Louis Blériot

Montgolfière - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Montgolfière

Les frères Wright - crédits : Fox Photos/ Getty Images

Les frères Wright

Autres références

  • AIRBUS A380

    • Écrit par et
    • 1 772 mots
    • 1 média

    Plus gros avion commercial du monde, l’Airbus A380 a été développé et construit par l’avionneur européen Airbus. Sa production a débuté en 2002. Aménagé avec 525 ou 555 sièges en configuration à trois classes et susceptible de transporter plus de 850 passagers en version « densifiée », telle qu’autorisée...

  • ANTENNES, technologie

    • Écrit par
    • 5 198 mots
    • 7 médias

    Les possibilités offertes par la propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux naturels sont exploitées à des fins multiples : radiodiffusion, télévision, radar, télécommunications, radionavigation...

    Dans toutes ces applications, l'antenne désigne ce composant indispensable au...

  • ANTONOV An-22, avion

    • Écrit par
    • 802 mots
    • 1 média

    L’Antonov An-22 est un avion-cargo soviétique tout-terrain qui a inauguré l’ère des « poids lourds » de l’air.

    Le 16 juin 1965, au Bourget, les visiteurs du plus grand salon mondial de l’aéronautique et de l’espace assistent à l’arrivée spectaculaire d’un mastodonte, l’Antonov An-22...

  • AURIOL JACQUELINE (1917-2000)

    • Écrit par
    • 572 mots
    • 1 média

    Première femme à franchir le mur du son en Europe, la Française Jacqueline Auriol, rivale et amie de l’Américaine Jacqueline Cochran, a été l’une des grandes aviatrices du xxe siècle.

    Née Douet à Challans (Vendée) le 5 novembre 1917, Jacqueline Auriol est brevetée pilote de tourisme...

  • Afficher les 83 références