AWDOUGOST ou AOUDAGHOST
À la fin du premier millénaire, les Berbères du Sahara occidental se divisaient en deux grands groupes : les Zanata, qui vivaient à la bordure méridionale du Maroc, et les Sanhādja, dont la zone de nomadisation correspondait à peu près à l'actuelle Mauritanie. La capitale des Zanata était Sijilmassa, dans le Tafilalet, celle des Sanhādja, Awdougost (peut-être Tagdaoust aujourd'hui). Awdougost comptait sans doute entre 5 000 et 6 000 habitants. C'était une belle ville construite en pierre. Des puits fournissaient de l'eau en abondance et, aux environs, s'étendaient des cultures de céréales, de légumes, d'arbres fruitiers et même des vignobles. La ville abritait de très nombreux artisans et constituait la plaque tournante du commerce entre les nomades sahariens et les sédentaires de l'empire du Ghāna. Au ixe siècle, Awdougost fait figure de grande capitale grâce à l'importance du commerce transsaharien, favorisé par la sécurité que font régner les principaux chefs sanhādja : Ourtentak, Tilagaguine et Tiloutane notamment. Mais leurs successeurs furent incapables d'empêcher les querelles et les divisions qui affaiblirent les tribus sanhādja. Les rois du Ghāna en profitèrent pour imposer un tribut à Awdougost. Au xe siècle, un gouverneur est installé par eux dans la ville pour y percevoir l'impôt en leur nom. Au début du xie siècle, part de la côte méridionale de la Mauritanie le mouvement de rénovation religieuse musulmane des Almoravides. Il se double d'une conquête militaire qui submerge Maroc et Espagne musulmane au nord et détruit au sud l'empire du Ghāna et la cité d'Awdougost (1054).
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Écrit par
- Alfred FIERRO : archiviste-paléographe, conservateur à la Bibliothèque nationale
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