BAAL SHEM TOV, FONDATEUR DU HASSIDISME
Israël ben Éliézer, dit le Baal Shem Tov (maître du Nom divin), orphelin pauvre des Carpates, oppose la piété et la charité au judaïsme talmudique fondé sur l'étude. Une relation charismatique s'établit bientôt entre lui et son entourage, et son ascendant éclipse l'autorité du rabbin. Le ḥassid, ou dévot, se rapproche de Dieu par la ferveur des actes et des pensées grâce à un maître librement choisi, le ṣadiq, ou juste : il accède ainsi à une joie profonde et à la devequt, ou communion avec Dieu. Des communautés juives affranchies de l'autorité rabbinique se multiplient autour des successeurs du Baal Shem Tov dont Baruch de Medzibezh et Naḥman de Bratslav. L'exaltation mystique engendrée par la prière, le chant, la danse, gagne les couches populaires au hassidisme. Apparu en Podolie vers 1720, il s'implante en Pologne, en Russie, en Europe occidentale et en Amérique au sein de diverses obédiences, Belz, Satmar, Lubavitch... Le judaïsme traditionnel, sous la conduite d'Élie ben Salomon dit le Gaon de Vilna (1720-1797) et des mitnoggedim ou opposants chercha longtemps mais en vain à endiguer la montée en puissance des courants hassidiques, aujourd'hui encore en pleine expansion.
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Écrit par
- Gérard NAHON : directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études (Ve section, sciences religieuses)
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