ASSAD BACHAR AL- (1965- )
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Président de la République arabe syrienne de 2000 à 2024.
Bachar al-Assad, né le 11 septembre 1965, est resté longtemps à l'écart des cercles de pouvoir. Son père, le président Hafez al-Assad, traumatisé au début des années 1980 par les conflits de succession frisant la guerre civile au cœur même du régime à l'heure de son très grave accident de santé, prépare son fils aîné Bassel pour lui succéder. Le « docteur » Bachar est en spécialisation d'ophtalmologie depuis deux ans à Londres lorsque, en janvier 1994, son frère Bassel se tue accidentellement.
Une « succession dynastique »
Hafez al-Assad rappelle Bachar en Syrie et entreprend son intronisation. Symptomatiquement et dans un ordre représentatif du fonctionnement du régime, Bachar reçoit d'abord une formation militaire accélérée au sein des unités d'élite (il devient colonel en 1999) ; dans le même temps, les hauts rangs de l'armée et des services de sécurité sont épurés par Hafez al-Assad pour déplacer ceux qui pourraient freiner l'ascension du jeune prétendant. La notion de « vieille garde » n'a pas de sens si on attache à ce terme celui d'un groupe structuré, mais elle englobe divers caciques, qui sont fortement concurrencés par « la génération Bachar », dans un régime figé à l'heure de la maladie d'Hafez al-Assad. Bachar se voit ensuite confier des responsabilités opérationnelles : il hérite du très stratégique dossier libanais, se chargeant d'assurer en 1998 l'élection d'Émile Lahoud à la présidence et la mise à l'écart de Rafic Hariri. Parallèlement, Bachar acquiert une stature diplomatique régionale et internationale (en particulier avec un voyage en France en novembre 1999). Il est de plus en plus présent au côté de son père dans les médias syriens, présenté comme symbole de modernité et de jeunesse ou chantre d'une « campagne anticorruption ».
La mort d'Hafez al-Assad, le 10 juin 2000, précipite les événements et oblige à passer dans l'urgence de la préparation de l'héritier présomptif à la succession. Cela nécessite une réforme de la Constitution, l'âge pour être président étant abaissé à trente-quatre ans. Bachar est promu immédiatement au grade de général et commandant en chef de l'armée ; il est élu secrétaire général du parti Baas en juin et président de la République le 10 juillet. Beaucoup d'observateurs doutent des capacités de ce jeune homme, fraîchement arrivé dans les cercles de pouvoir par une « succession dynastique » qui a fait grincer des dents, à diriger la Syrie. Bachar al-Assad se concentre sur les dossiers de politique intérieure à travers un programme « de réforme et de modernisation ». Aux gestes symboliques d'ouverture du président répond le « printemps de Damas » (mouvement dit de la société civile), mené par quelques cercles intellectuels mais exprimant les aspirations d'une société désireuse de prendre la parole. Il est vite stoppé par la répression à partir de février 2001.
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Écrit par
- Philippe DROZ-VINCENT : professeur des Universités en science politique
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Média
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