- 1. Définition
- 2. Structure anatomique des bactéries
- 3. La réplication et la division de la cellule bactérienne
- 4. Physiologie des populations bactériennes
- 5. Paramètres physico-chimiques du métabolisme bactérien
- 6. Vitalité et résistance des bactéries
- 7. Croissance bactérienne
- 8. Écologie bactérienne
- 9. Les biosynthèses bactériennes
- 10. Variations, mutations et recombinaisons génétiques
- 11. Classification des bactéries
- 12. Bibliographie
BACTÉRIES
Structure anatomique des bactéries
En microscopie optique, les bactéries apparaissent comme des corpuscules sphériques (coques ou cocci) ou cylindriques à pôles hémisphériques, à axe droit ( bacilles), ou incurvé (vibrions), ou hélicoïdal (spirochètes et tréponèmes), dont la plus grande dimension n'excède généralement pas deux micromètres en moyenne (fig. 1). Leur forme est stabilisée par une couche rigide (paroi) entourant le corps bactérien, sauf chez les Mycoplasmes et les formes L. La forme des bactéries étant génétiquement définie, elle est spécifique de chaque genre bactérien. C'est pourquoi ces critères de taille et de forme ont permis, dès les premiers examens au microscope, depuis les premières observations d'Anthony Van Leeuwenhoek en 1675, d'identifier puis de classer les bactéries ; il reste toutefois que certaines bactéries sont pléomorphiques, autrement dit qu'elles ont des formes différentes selon les conditions de leur croissance.
La cellule bactérienne comporte, comme toute cellule vivante, un génome, un cytoplasme et des enveloppes. Ces différentes structures, dont l'existence était suspectée à l'examen en microscopie optique, n'ont pu être identifiées que depuis le développement des méthodes de cytologie en microscopie électronique (colorations positives ou en contraste négatif et techniques d'ombrage, permettant de mettre en évidence la forme et la structure externe de la cellule ; coupes cytologiques et procédés de cryodécapage, permettant d'analyser les différentes structures superficielles ainsi que les éléments intracellulaires ; techniques de microscopie à balayage permettant une visualisation tridimensionnelle de la cellule bactérienne et des structures annexées). La paroi, qui enveloppe la cellule bactérienne, lui donne sa forme caractéristique et sa rigidité en la protégeant contre les variations de pression osmotique. On la distingue facilement (exception faite des mycoplasmes et des formes L des bactéries) en microscopie électronique, sur coupe ou par cryodécapage qui permet littéralement de peler la bactérie par endroits. Sauf chez les bactéries halophiles, méthanogènes ou thermoacidophiles (que l'on tend actuellement à classer séparément des bactéries vraies, sous le terme d'archaebactéries), le composant principal de la paroi bactérienne est le peptidoglycane, ou muréine. Le peptidoglycane forme un réseau de macromolécules englobant le cytoplasme de la bactérie. Il est composé de N-acétylglucosamine et d'acide N-acétylmuramique associés à des acides aminés en quantité variable (de quatre à huit), mais dont trois sont constants : la L-alanine, la D-alanine et l'acide D-glutamique. Cette structure de base de la paroi des bactéries est plus ou moins importante et est complétée par des constituants variables pour chaque espèce bactérienne. C'est pourquoi la distinction que permet la coloration de Gram, fixation du violet de gentiane ou du violet cristal résistant à la décoloration par l'éthanol-acétone, pour les bactéries Gram positives, ou, au contraire, la décoloration possible par l'éthanol-acétone, pour les bactéries Gram négatives, correspond en fait à des différences de structure de la paroi de ces bactéries.
La paroi des bactéries Gram positives est relativement épaisse et dense, pouvant atteindre cent nanomètres et pouvant représenter jusqu'à 30 p. 100 du poids sec de la cellule. Elle est composée, outre le peptidoglycane, d'acide téichoïque, les deux constituants étant intimement liés. L'action du lysozyme, substance communément présente dans les liquides biologiques tels que les sécrétions (larmes, salives, etc.) ou dans le cytoplasme des cellules phagocytaires, qui hydrolyse le peptidoglycane, transforme les bactéries Gram positives en protoplastes (fig. 2).[...]
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Écrit par
- Jean-Michel ALONSO : docteur en médecine, docteur ès sciences
- Jacques BEJOT : docteur en médecine, chef de service du laboratoire de microbiologie à l'hôpital de Nanterre
- Patrick FORTERRE : professeur émérite à l'université Paris-Saclay, professeur honoraire à l'Institut Pasteur
Classification
Médias
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