BAHAMAS
Nom officiel | Commonwealth des Bahamas |
Chef de l'État | Le roi Charles III (Royaume-Uni), représenté par la gouverneure générale Cynthia Pratt - depuis le 1er septembre 2023 |
Chef du gouvernement | Philip Davis - depuis le 12 septembre 2021 |
Capitale | Nassau |
Langue officielle | Anglais |
Population |
399 440 habitants
(2023) |
Superficie |
13 880 km²
|
Article modifié le
Histoire
Christophe Colomb accoste pour la première fois le 12 octobre 1492 sur une île que les indigènes appellent Guanahani et qu'il rebaptise San Salvador. Il s'agirait soit de l'île dénommée aujourd'hui Watling, soit de Samana Cay, soit de l'île Cat. Les indigènes des Bahamas, que Christophe Colomb appelle Lucayans, sont des Indiens Arawak, qui vivent également dans les Grandes Antilles. Près de quarante mille d'entre eux sont déportés par les Espagnols, entre 1492 et 1508, dans les mines d'Hispaniola (aujourd'hui Saint-Domingue), et les Bahamas restent très peu peuplées jusqu'à l'arrivée des premiers colons.
La Grande-Bretagne commence à s'intéresser aux Bahamas lorsque Charles Ier, engagé dans la colonisation des terres américaines, concède, en 1629, une charte à sir Robert Heath (procureur général d'Angleterre) pour fonder une colonie sur les îles. Par ailleurs, les premiers Bermudiens arrivent sur l'île de New Providence entre 1647 et 1656, menés par le capitaine William Sayle, gouverneur des Bermudes (alors en proie à des conflits religieux). En 1660, le site de l'actuelle capitale est nommé Charles Towne en l'honneur de Charles II, mais les premiers colons le rebaptiseront Nassau, après l'accession de Guillaume III d'Orange-Nassau sur le trône d'Angleterre (1689). En 1670, Charles II accorde une partie des îles à certains propriétaires terriens britanniques et leur demande de former un gouvernement sur l'île de New Providence, désormais la plus peuplée. Ces propriétaires se désintéressent cependant de la colonisation et du développement des Bahamas, qui deviennent un repaire de pirates. New Providence est souvent envahie par les Espagnols, parfois aidés des Français ; les colons, qui jugent la piraterie plus lucrative, rejettent les tentatives des gouverneurs pour instaurer une sorte d'État de droit, malgré la création d'un régime parlementaire. Mais, en 1717, les propriétaires terriens cèdent les îles au capitaine Woodes Rogers qui, nommé premier gouverneur royal, rétablit l'ordre et convoque une Assemblée représentative (1729), à la demande des colons.
En 1776, la marine américaine, en quête de ressources durant la guerre d'indépendance, prend Nassau mais l'abandonne quelques jours plus tard. Le traité de paix signé en janvier 1783, à Versailles, restitue Nassau à la Grande-Bretagne, alors que l'année précédente la colonie s'était rendue à l'Espagne. À la fin de la guerre d'indépendance américaine, de nombreux loyalistes émigrent aux Bahamas avec leurs esclaves, doublant ainsi la population blanche et triplant celle des Noirs. Ils développent des plantations de coton qui donnent de bons rendements les premières années ; mais l'épuisement des sols, les ravages des insectes et, enfin, l'abolition de l'esclavage (décret d'abolition britannique le 1er août 1834) conduisent à leur perte.
Les Bahamas tirent largement profit du blocus imposé par les Britanniques aux Américains pendant la guerre de Sécession, puis de la vente d'alcool pendant la prohibition des années 1920. Cette activité ne leur permet cependant pas d'asseoir de solides bases économiques. Les nombreuses tentatives déployées pour produire des cultures d'exportation (ananas, agrumes, tabac, tomate, sisal) échouent. Après la Seconde Guerre mondiale, les efforts réalisés pour faire du tourisme la principale activité sont couronnés de succès, et transforment la structure économique et sociale des Bahamas.
En mai 1963, une conférence organisée à Londres pour doter le pays d'une nouvelle Constitution lui accorde l'autonomie, le gouverneur conservant un pouvoir de réserve uniquement pour les affaires étrangères, la défense et le maintien de l'ordre. La nouvelle Constitution entre en vigueur le 7 janvier 1964, et les réformes constitutionnelles de 1969 accordent pratiquement l'autonomie complète aux Bahamas.
Les partis politiques apparaissent en 1953, lorsque la population noire crée le Progressive Liberal Party (P.L.P.) pour s'opposer à la domination de l'élite blanche. Celle-ci réplique en 1958 en fondant son propre parti, entièrement contrôlé par des Blancs, le United Bahamian Party (U.B.P.). Cette rivalité culmine au lendemain des élections générales de 1967, lorsque le P.L.P. forme un gouvernement, sous la direction de Lynden Pindling. La défaite de l'U.B.P. est généralement attribuée à la question raciale, mais le parti est également accusé d'entretenir des liens avec la mafia. Le P.L.P. défend une plus grande intervention de l'État dans l'économie, notamment par le renforcement des nationalisations et le remplacement des travailleurs étrangers par des nationaux. Si les deux camps sont favorables à l'autonomie, certaines factions demandent l'indépendance totale. Le pays adopte le nom de Commonwealth des îles Bahamas en 1969, puis devient officiellement le Commonwealth des Bahamas, lors de la déclaration d'indépendance, le 10 juillet 1973. Dès lors, le monarque britannique nomme le gouverneur général, qui désigne ensuite le Premier ministre.
Face au P.L.P. majoritaire, l'opposition vient principalement du Free National Movement (F.N.M.), né en 1972 d'une fusion entre l'U.B.P. et les membres du P.L.P. évincés pour leurs positions anti-indépendantistes. Le gouvernement lance un programme pour améliorer le développement économique, accroître le niveau de vie et endiguer la progression du chômage. Les Bahamas entrent dans la Communauté des Caraïbes (Caricom) en juillet 1983.
Après vingt-cinq années au pouvoir, le P.L.P. perd, en août 1992, les élections face au F.N.M. Hubert Ingraham devient Premier ministre et conforte son pouvoir aux élections de 1997. Il mène une politique stricte de lutte contre l'immigration clandestine (Haïtiens et Cubains) et, surtout, contre le blanchiment d'argent. Cette dernière serait à l'origine de la défaite du F.N.M. aux élections de 2002, qui voient le retour du P.L.P. au pouvoir.
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Écrit par
- E. Paul ALBURY : sénateur des Bahamas
- David Russell HARRIS : professeur en environnement humain, Institut d'archéologie, université de Londres (Royaume-Uni)
- Gail SAUNDERS : directeur du département des archives, Nassau, Bahamas
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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