BAHRĀM ou VAHRĀM LES
Rois sassanides de Perse (iiie-Ve s.). Leur nom, Bahrām ou Vahrām, est dérivé du pehlevi varahran et de l'avestique verethraghna. Bahrām Ier (273-276) était le second fils de Šāhpūr Ier et le frère de Hormazd Ier auquel il succéda. Les événements politiques de son règne sont très mal connus. Le relief du rocher de Šāhpūr le représente recevant son investiture de la main du dieu Ohrmazd. C'est sous son règne qu'a lieu l'exécution de Mani, depuis longtemps persécuté et accusé de promulguer des doctrines différant de la religion établie.
Son fils, Bahrām II (276-293) se trouve en guerre avec Rome dès le début de son règne. L'empereur Carus pénètre jusqu'à Ctésiphon. Toutefois, sa mort subite en 283 évite une défaite à la Perse. Un traité est signé par lequel Rome obtient la possession de l'Arménie et de la Mésopotamie. Pendant ce temps, le frère du roi, Hormazd, gouverneur du Khorāsān, s'insurge et essaye de créer pour lui-même, avec l'aide des Saces, des Kūšāns et des Gèles, un empire indépendant dans l'Est. Bahrām se met en campagne et vient mater la révolte. Bahrām II a laissé des reliefs intéressants à Naqš-e-Rostam, à côté du bas-relief d'investiture d'Ardachir Ier, où il est représenté avec sa famille, et au rocher de Šāhpūr qui représente une scène de triomphe. Bahrām III règne quatre mois en 293 ; fils de Bahrām II, il est détrôné par son grand-oncle, le roi Narsé, fils de Šāhpūr Ier. Bahrām IV (388-399), fils de Šāhpūr III, est surnommé Kermān-Šāh (roi du Kermān), en raison de la vice-royauté qu'il a exercée sur cette province. C'est avec lui que Théodore règle la question d'Arménie ; le pays sera séparé en deux, la partie orientale soumise à l'influence de la Perse et la partie occidentale à celle de Constantinople.
Fils de Yezdeguerd Ier, Bahrām V (420-438), surnommé Bahrām Gūr, avait été élevé à Hira, à la cour du roi lakhmide al-Mūndhir, et l'on ne sait si ces années passées dans un pays limitrophe doivent être considérées comme un exil par suite d'un désaccord avec son père, ou bien si, comme le rapporte l'historien Tabari, ce fut un séjour dans une région plus salubre. À la mort de Yezdeguerd, ses trois fils, Šāhpūr, Bahrām et Narsé prétendent au trône. Cependant, la haute noblesse et le clergé, délivrés d'un monarque inopportun, tentent de les exclure tous les trois du pouvoir. Šāhpūr, roi d'Arménie, est tué à Ctésiphon, mais Bahrām n'entend pas se faire évincer sans combattre. Son protecteur al-Mūndhir lui prête assistance. Des négociations sont engagées avec les grands du royaume et Bahrām monte sur le trône. Bahrām Gūr jouira d'une grande popularité, due en partie sans doute à son désintéressement des affaires de l'État, dont il laisse le soin aux dignitaires. Ses prouesses guerrières, ses amours, ses exploits à la chasse lui ont valu d'être immortalisé dans la littérature persane. Il devrait son surnom de Gūr (l'onagre), dit la légende, à un épisode de sa vie de chasseur : il aurait transpercé d'un même coup de flèche un onagre et un lion qui avait sauté sur le dos de celui-ci. Dès le début de son règne, Bahrām doit se préoccuper des invasions turques qui commencent à menacer les frontières nord-est de ses États ; il se met en campagne, laissant la régence à son frère Narsé et bat les Huns Hephtalites près de Merv. À l'incitation du clergé, des persécutions de chrétiens éclatent dans le royaume. Nombre d'entre eux se réfugient dans l'Empire byzantin. Ayant demandé, sans succès, à Byzance la livraison des fugitifs, Bahrām déclare la guerre. Celle-ci sera de courte durée, à l'avantage des Romains, malgré la défense de Niṣībīn. En 422, après des négociations, il est donné aux chrétiens la liberté du culte dans leur pays. Bahrām Gūr meurt en 438, de mort naturelle, selon [...]
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Écrit par
- Michèle ÉPINETTE : licenciée ès lettres (arabe classique et persan)
Classification
Médias
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...écrit son enseignement et le propager dans l'empire. Il effectua même des voyages en Inde. Mais cette tolérance à son endroit cessa sous le règne des Vahrām, de Vahrām II (276-293) en particulier, qui, sur dénonciation du grand mage Kirdīr, le fit arrêter et jeter en prison, où il mourut. Kirdīr est...