BAHREÏN
Nom officiel | Royaume de Bahreïn (BH) |
Chef de l'État | Cheikh Hamad ben Issa al-Khalifa (depuis le 14 février 2002) |
Chef du gouvernement | Cheikh Salman bin Hamad al-Khalifa (depuis le 11 novembre 2020) |
Capitale | Manama |
Langue officielle | Arabe |
Unité monétaire | Dinar de Bahreïn (BHD) |
Population (estim.) |
1 603 000 (2024) |
Superficie |
787 km²
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Évolutions socio-économiques
Avant la découverte du pétrole, l'économie du Bahreïn reposait principalement sur le commerce des perles et l'agriculture, rendue possible par l'existence de nombreuses sources d'eau douce, aujourd'hui presque épuisées. L'économie perlière a périclité avec l'introduction sur le marché de la perle de culture japonaise, trois fois moins chère que la perle locale. Le développement de l'industrie pétrolière a par la suite entraîné un recul généralisé des surfaces cultivées, notamment des palmeraies, dont une grande partie est à l'abandon. L'agriculture n'a plus aujourd'hui qu'une part marginale dans l'économie.
Bien qu'il soit le premier pays de la rive arabique du Golfe à avoir développé une industrie pétrolière, le Bahreïn dispose de modestes réserves en pétrole conventionnel : le gisement d'Awali est en voie d'épuisement, avec un peu moins de 125 millions de barils de réserve. En 1958, le Bahreïn a dû accepter de partager avec l' Arabie Saoudite la propriété du puits de pétrole off-shore d'Abu Safa. Le puits est exploité par la compagnie nationale saoudienne Aramco, qui reverse au Bahreïn la moitié des revenus qu'elle en tire, soit environ 1 milliard de dollars par an. Entre 70 % et 80 % des revenus de l'État du Bahreïn proviennent d'Abu Safa, ce qui entraîne une étroite dépendance économique vis-à-vis de l'Arabie Saoudite. Dans ce contexte, plus que l'extraction, la principale activité de l'industrie pétrolière bahreïnienne est le raffinage de pétrole brut saoudien. Il existe également de nombreuses activités pétrochimiques. En 2017, le secteur pétrolier et gazier représentait 75 % du budget de l'État, mais ne contribuait que pour 18 % au PIB. La découverte, en 2018, d’un énorme champ off-shore de pétrole de schiste baptisé Khalij Al-Bahrain pourrait changer la donne économique et politique : Il contiendrait en effet jusqu’à 80 milliards de barils de pétrole et entre 283 milliards et 566 milliards de mètres cubes de gaz.
Pour faire face à l'épuisement de ses ressources en hydrocarbures, le Bahreïn a cherché à diversifier son économie dès les années 1970. Avec l'aide financière des monarchies pétrolières plus riches, principalement l'Arabie Saoudite et le Koweït, de grands projets industriels ont été réalisés. En 1971 était mise en service la fonderie d'aluminium de la société Alba (Aluminium Bahrain), dans laquelle la participation saoudienne est de 20 %. Bahreïn dispose également depuis 1977 du plus grand chantier de réparation navale de la région : la cale sèche géante de l'ASRY (Arab Ship Repair Yard), qui appartient conjointement aux sept membres de l'OPAEP (Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole) et permet la réparation des superpétroliers. Mais l'insécurité endémique dans les eaux du Golfe a considérablement freiné l'activité de cette cale sèche. À partir des années 1980, le Bahreïn a également développé un secteur touristique à vocation régionale. Le « pont du roi Fahd » a facilité l'arrivée d'une clientèle saoudienne en quête de divertissements bannis dans le royaume (cinéma, plage, alcool, etc.).
La principale réussite de la diversification économique est sans aucun doute le secteur financier. Bahreïn est devenu une grande place financière en 1975, lorsqu'il a ouvert la possibilité d'établir des « banques off-shore », destinées à opérer vers l'extérieur. Le Bahreïn a également été pionnier dans le secteur de la banque islamique. Plusieurs facteurs ont contribué au succès du secteur financier bahreïnien : la facilité et la qualité des communications, l'importance de l'équipement hôtelier, le sérieux du contrôle exercé par la Bahrain Monetary Agency, enfin[...]
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Écrit par
- André BOURGEY : professeur émérite des Universités
- Laurence LOUËR : professeure associée, Sciences Po CERI
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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BAHREÏN, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
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ARABIE SAOUDITE
- Écrit par Philippe DROZ-VINCENT , Encyclopædia Universalis et Ghassan SALAMÉ
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...2011, le pouvoir saoudien envoie, sous couvert d'une force de réaction du CCG, au moins 1 000 (peut-être 4 000) militaires saoudiens et émiratis pour épauler le pouvoir de Bahreïn soumis à une forte contestation. Les troupes saoudiennes ne participent pas directement à la répression des manifestations... -
CCG (Conseil de coopération du Golfe)
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Créé le 26 mai 1981, à l'initiative de Riyad, pour contrer les débordements possibles de la révolution islamique iranienne et limiter les retombées de la guerre Irak-Iran sur les monarchies pétrolières du golfe Persique, le C.C.G. regroupe les Émirats arabes unis, le Koweït, Bahreïn...
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MANAMA, Bahreïn
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Capitale et plus grande ville de l'émirat de Bahreïn, Manama (en arabe Al-Manâmah) s'étend sur la pointe nord-est de l'île de Bahreïn, dans le golfe Arabo-Persique. Avec 143 035 habitants en 2001 (aire urbaine : 345 000 hab.), elle abritait près de 20 p. 100 de la population nationale. Mentionnée...
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PRINTEMPS ARABE ou RÉVOLUTIONS ARABES
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...forces de sécurité) ; il lance une réforme constitutionnelle avec l'élection d'un Conseil consultatif aux pouvoirs accrus, qui a lieu en octobre 2011. À Bahreïn, en revanche, des mesures semblables sont prises en février-mars, mais elles ne suffisent pas à calmer la contestation. Celle-ci prend de l'ampleur,...