Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

BAÏBARS ou BAYBARS (1223-1277)

Tragique fin de règne

Ce règne prodigieux, au cours duquel Baïbars entreprit et réussit des actions mémorables, représente une leçon d'énergie et concourt à un redressement politique inattendu. Le sultan Baïbars donne l'impression, en dehors de son invraisemblable activité qui se mesure par des faits et par des dates, d'un homme qui domine les événements avec un optimisme imperturbable. Il fut toujours obéi, semble-t-il, sans opposition ; d'ailleurs ses officiers sentaient bien qu'ils n'avaient pas à plaisanter quand ils recevaient un ordre, car, dans des circonstances particulièrement délicates, quand il fallait prêcher d'exemple, le sultan mettait lui-même la main à la pâte, et joyeusement.

Les entreprises de Baïbars firent entrer ce guerrier, de son vivant, dans la légende. Les conteurs, plus tard, donnèrent un pâle reflet du personnage. Sa vie ne fut-elle pas un extraordinaire roman d'aventures, où l'intérêt ne faiblit pas un seul instant ? Son dernier meurtre lui fut fatal : Baïbars rentrait d'une campagne en Asie Mineure, et c'est alors qu'à Damas il fit empoisonner un prince ayyūbide ; mais, par une méprise de son échanson, le sultan but dans la même coupe que sa victime et mourut avec elle, le 30 juin 1277. Ainsi, la mort du héros – le dernier crime ! – est d'un romanesque tragique.

— Gaston WIET

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : membre de l'Institut, professeur honoraire au Collège de France

Classification

Autres références

  • ÉGYPTE - L'Égypte arabe

    • Écrit par
    • 8 924 mots
    • 2 médias
    Baibars, le grand responsable de la révolution, dut attendre dix ans avant de monter sur le trône, à la suite de l'assassinat de son prédécesseur Qutuz, lequel venait de s'illustrer par la victoire de Ain Djālūt sur les Mongols. Son règne glorieux de seize ans fit oublier les meurtres de l'ancien officier....
  • LATINS D'ORIENT ÉTATS

    • Écrit par
    • 3 047 mots
    • 3 médias
    ...; le royaume perdait définitivement Tibériade et Ascalon. La croisade de Saint Louis rétablit la situation. Mais, à partir de 1263, le sultan mamelouk Baïbars, redoutant une collusion entre les Francs et les envahisseurs mongols, qui avaient effectivement bénéficié de l'aide du prince d'Antioche (auquel...
  • MOU'ĪN AL-DIN SULAYMĀN PERVĀNÈ (mort en 1277)

    • Écrit par
    • 467 mots

    Fils d'un vizir du sultan seldjoukide Kaykhosraw II (1237-1246), Mou'īn al-din Sulaymān occupe très tôt des postes importants et est gouverneur de la province de Tokat, puis de celle d'Erzindjan ; il reçoit en 1256 le titre de Pervānè, correspondant à peu près à celui de grand vizir : de fait,...

  • SULTANAT MAMELOUK

    • Écrit par
    • 206 mots
    • 1 média

    Les Mamelouks héritent de la principauté syro-égyptienne mise en place par Saladin en 1171 et dirigée par les Ayyoubides jusqu'en 1250. À cette date, ces esclaves militaires, qui constituent le régiment enrôlé au Caire par le dernier prince ayyoubide, se révoltent contre leurs maîtres. En 1260,...