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BAKOTA ou KOTA

Population bantoue, du groupe nord-ouest, les Bakota (ou Kota, singulier Mukota) constituent une des populations forestières du Gabon, comme les Fang, leurs voisins, avec lesquels ils partagent de nombreux traits. Au nombre d'environ 44 000, ils sont dispersés dans l'est du Gabon et au Congo, de l'Ogooué-Ivindo au Niari. Venus du Nord, ils ont migré par les interfluves il y a quelques siècles. On répartit les Bakota en deux grands groupes, qui diffèrent pour le moins par l'organisation sociale : les Bakota du Nord possèdent des clans patrilinéaires et les Bakota du Sud sont matrilinéaires ; l'unité même du groupe ethnique mukota fait l'objet de controverses.

Peuple de la zone forestière, les Bakota ont une économie qui allie l'agriculture, la chasse et la pêche. Les principales cultures sont le manioc, la banane plantain et diverses variétés de légumes. La chasse, activité valorisée, se pratique essentiellement de manière collective, au niveau du village, et seuls les hommes y participent ; c'est une chasse en groupe, au filet, où les sagaies et les arbalètes sont employées de préférence au fusil ; les Bakota utilisent des chiens. La pêche, également collective et villageoise, est le domaine des femmes. Les villages sont composés de petites cases rectangulaires, alignées de part et d'autre d'une large rue. Ils sont entourés d'une ceinture de bananiers et sont souvent de dimension importante.

L'organisation sociale est complexe. Les clans (matrilinéaires ou patrilinéaires, selon les régions) sont rigoureusement exogames. Au-dessus du niveau villageois, on distingue la sous-tribu et la tribu. Des associations, à fonction rituelle et cérémonielle, regroupent les hommes et les femmes. Les Bakota possèdent des esclaves. Le culte des ancêtres, le bwété, constitue le centre des croyances religieuses des Bakota. C'est par rapport à lui que s'organisent les cérémonies de la circoncision qui marquent l'initiation des jeunes gens. Celle-ci entraîne tout un cycle de fêtes rituelles : les familles se regroupent (ce qui implique parfois des déplacements de plusieurs centaines de kilomètres), sortent les costumes de cérémonie, festoient et dansent.

La sculpture des Bakota, notamment les montants de case sculptés, est réputée.

— Roger MEUNIER

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Écrit par

  • : chargé de cours à l'université de Paris-VIII, assistant de recherche à l'École pratique des hautes études

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