PAIEMENTS BALANCE DES
La dynamique de la balance des paiements
La « soutenabilité » de la dette extérieure
Un déséquilibre ponctuel de la balance globale des paiements (et a fortiori de la balance commerciale) n'est pas grave en soi. L'objectif de la politique économique est de favoriser la croissance, de réduire le chômage et la pauvreté. L'accroissement du revenu se traduit en général par un surcroît d'importations, qu'il faut compenser par des emprunts extérieurs en devises si l'on veut éviter la disparition des réserves en devises ou une dépréciation continue du taux de change. Il devient alors important d'évaluer les risques que font courir ces emprunts extérieurs dans le futur (contrainte extérieure intertemporelle).
Un pays qui s'endette devra payer dans le futur des intérêts en plus de la somme empruntée (remboursements de principal). Symétriquement, acheter des titres émis par des « non-résidents » ou effectuer des investissements directs dans le reste du monde rapportera à une économie des revenus dans le futur. Il est possible de chercher à évaluer si la structure actuelle de la balance des paiements peut se maintenir, ou s'il est probable qu'elle se modifie dans le futur en fonction d’un jeu d’hypothèses bien spécifiées. Si l'on considère que le déficit de la balance courante se traduit nécessairement par un endettement (au sens très large du terme), cette projection revient à évaluer la soutenabilité de la dette extérieure, c'est-à-dire de l'ensemble des résidents d'une économie par rapport aux non-résidents. Cette soutenabilité dépend du taux d'endettement extérieur déjà atteint, du taux d'intérêt auquel les emprunts sont effectués, mais aussi du niveau de déficit de la balance courante, et enfin du taux de croissance des exportations.
Cycle d'endettement extérieur
À la fin du xixe siècle, une « théorie des stades de la balance des paiements » élaborée par le Britannique John Elliott Cairnes (Some leading principles of political economy newly expounded, 1874) expliquait que toutes les économies passent sur le plan international d'un stade initial d'emprunteur à un stade final de prêteur. Initialement, la faible dotation en capital attirerait les capitaux extérieurs ; ultérieurement, l'abondance du capital conduirait ses détenteurs à chercher une meilleure rémunération à l'extérieur. Cela est censé décrire le cycle d'endettement et de désendettement de pays comme la Grande-Bretagne ou les États-Unis (lesquels ont cependant connu des crises d'endettement avant de devenir créancier net à la fin de la Première Guerre mondiale). Elle a été appliquée aussi aux économies asiatiques contemporaines. La pertinence de cette approche est mise en doute par les crises d'endettement récurrentes de certains pays en développement (mais les crises dans ces pays ont cessé depuis 2001), et par le retour des États-Unis comme emprunteur international.
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Écrit par
- Marc RAFFINOT : maître de conférences à l'université de Paris-Dauphine
Classification
Médias
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