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JEAN XXIII, BALDASSARE COSSA (1370 env.-1419) antipape (1410-1415)

Au temps du Grand Schisme, Baldassare Cossa, après avoir étudié à Bologne, fait carrière ecclésiastique dans l'obédience romaine ; on lui confie la légation de la Romagne (1403), puis celle de Bologne (1409). Le 26 juin 1409, le concile de Pise, après avoir déposé les deux papes rivaux, avait élu à leur place Alexandre V, créant ainsi une troisième obédience qui devient d'ailleurs immédiatement la plus forte. Le 17 mai 1410, B. Cossa est élu pour succéder à Alexandre V, qui vient de mourir, et prend le nom de Jean XXIII ; il entre à Rome le 12 avril 1411, grâce à l'appui des Angevins de Naples. Quand le secours de ceux-ci vient à lui faire défaut, Jean XXIII sollicite celui du roi des Romains Sigismond. Sous la pression de ce dernier, il convoque le concile œcuménique, qui s'ouvre à Constance le 15 novembre 1414. Le concile voulant reprendre la tactique de 1409, Jean XXIII s'engage, le 12 mars 1415, à abdiquer si les deux autres papes se retirent également. Mais, huit jours plus tard, se sentant peu en sûreté, il s'enfuit de Constance. Bientôt tombé entre les mains de l'empereur, il ratifie les décisions du concile, qui le suspendent de ses fonctions (14 mai) et le déposent (29 mai). Après trois ans de captivité en Allemagne, il reconnaît, en 1419, l'élection de Martin V, qui le nomme évêque de Frascati le 23 juin 1419. Il meurt le 22 novembre, à Florence, où l'on voit encore son tombeau dans le Baptistère. Tandis que la légitimité d'Alexandre V n'a jamais été contestée, celle de Jean XXIII l'est assez âprement, mais depuis quelques années seulement. Jusqu'à une époque récente, en effet, les listes officielles du Saint-Siège l'ont présenté comme le deux cent douzième successeur de saint Pierre.

— André DUVAL

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Écrit par

  • : dominicain, archiviste de la province de France

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