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BALDOVINETTI ALESSO ou ALESSIO (1425-1499)

L'art de Baldovinetti constitue un point de rencontre entre les deux tendances qui s'étaient affirmées dans la peinture florentine de la génération précédente, celle des coloristes et celle des dessinateurs. Il se rattache plus profondément au premier groupe, à Domenico Veneziano surtout, qui fut son maître et lui enseigna l'art des tonalités affinées par la lumière, des compositions sereines et largement équilibrées. Mais il retient d'Uccello, de Castagno aussi, le sens des lignes fermes, des volumes nettement tracés. Les fresques peintes par Baldovinetti en 1466-1467 dans la chapelle funéraire du cardinal de Portugal à San Miniato montrent bien cette double ascendance : Les Prophètes, Les Évangélistes témoignent d'une attention à la définition plastique des silhouettes, à l'intensité expressive des figures, qui évoque l'art de Castagno. Mais, dans L'Annonciation, qui fait partie du même ensemble, le visage de la Vierge, sous son voile transparent, est modelé dans une luminosité claire qui est celle de Domenico Veneziano. L'apport le plus personnel de Baldovinetti est sans doute le goût du paysage par lequel il contribue, avec Antonio Pollaiuolo, à orienter la peinture florentine sur une voie nouvelle en ce domaine. Les grands panoramas du Valdarno, qui s'étendent en profondeur — à la manière flamande — derrière La Madone du Louvre (1450) et autour des bergers de La Nativité (1461, cloître de la Santissima Annunziata, Florence), révèlent une intuition certaine de l'espace « naturel » en même temps qu'une étude directe et attentive dont témoigne d'ailleurs Vasari : « Il aimait beaucoup faire des paysages et les copiait sur place, exactement comme ils sont [...]. À l'Annunziata, il a représenté [...] dans les ruines d'une maison, les pierres moisies, rongées par la pluie et le gel, et une grosse racine de lierre qui recouvre une partie du mur [...]. Il a même pris soin de faire le dessus des feuilles d'un certain vert et le dessous d'un vert différent, comme elles sont effectivement dans la nature. »

Baldovinetti, d'autre part, assuma un rôle de premier plan en tant que mosaïste, lorsque Laurent de Médicis, souhaitant faire renaître un art considéré à Florence comme proprement toscan, décida de restaurer et de compléter un décor dont le prestige restait inégalé, celui du Baptistère : Baldovinetti en eut la charge à partir de 1453. Il sut, dans cette technique particulière, utiliser les leçons d'Uccello et de Castagno sans renier son style propre (Saint Jean-Baptiste, Anges tenant le médaillon du Sauveur). Mais l'ampleur de la tâche contribua sans doute à limiter son activité et le rayonnement qu'aurait pu avoir son œuvre de peintre.

— Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE

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    ...brillent de très loin, ils appliquaient la feuille de métal sur un support de cire en relief. Vinrent ensuite ceux qui tentèrent des expériences, comme Alesso Baldovinetti et Léonard de Vinci qui essayèrent – sans succès – d'inventer un procédé où ils faisaient probablement usage d'huile, afin d'obtenir...