BAMAKO
Capitale du Mali (du bambaraBammakô qui signifie le « marigot du caïman »), Bamako a été fondée à la fin du xvie siècle, sur la rive gauche du fleuve Niger. Longtemps gros village fortifié où se tenait un important marché (bétail, cola, sel, riz), la ville connaît un vigoureux essor commercial et militaire durant la colonisation avec l'arrivée des Français en 1883 ; puis, grâce à la construction, en 1904, de la ligne de chemin de fer Dakar-Niger (1 300 km) dont elle est le terminus ; et, enfin, à la suite de son élévation au rang de capitale du Soudan français en décembre 1920. Sa croissance fut rapide, entre le plus ancien quartier de la ville (Niaréla) et le quartier européen où se concentraient les maisons de commerce bordelaises et marseillaises : 37 000 habitants en 1945, 400 000 habitants en 1976, 700 000 habitants en 1990, et 1,8 million habitants lors du recensement de 2009. Couvrant environ 267 kilomètres carrés, le district de Bamako, ses six communes et ses soixante-neuf quartiers se répartissent de chaque côté du fleuve en deux parties bien distinctes : l'une, au nord, en direction du plateau mandingue (collines de Kati et de Koulouba où se trouve le palais présidentiel), qui constitue un frein à l'urbanisation ; l'autre, au sud, vers les reliefs de Tienkoulou. Depuis 1947, les deux rives sont reliées par le pont des Martyrs (nom donné en 1991 en mémoire des manifestants tués par le régime de Moussa Traoré) et, depuis la fin des années 1990, par le pont Fahd ibn Abdulaziz.
Désormais très étendue (22 km d'est en ouest dans une vaste plaine alluviale qui oriente l'urbanisation ; 12 km du nord au sud), la ville peine à contrôler l'urbanisation à sa périphérie, en raison de l'arrivée des flux de migrants ruraux et de la vigueur de la croissance démographique. Mal intégrés au reste de la ville en raison du manque de planification, les quartiers les plus récents souffrent de la précarité et de l'insalubrité, de sous-équipement et d'un manque chronique d'activités économiques, en dehors du secteur informel.
Ville macrocéphale (la deuxième ville du Mali, Sikasso, ne compte que 225 000 habitants), Bamako cumule les principales fonctions administratives, industrielles, commerciales et culturelles du pays. Elle joue un rôle important de carrefour régional, au cœur d'un nœud routier, renforcé par son aéroport international inauguré en 1974. Cependant, son développement industriel reste embryonnaire en raison de l'étroitesse du marché local de consommation.
En 1978, le district de Bamako a été promu circonscription administrative de l'État, le plaçant au même rang que la région de son ressort et le dotant de la personnalité morale et de l'autonomie financière. En 1999, son autonomie s'est encore renforcée dans le cadre de la politique gouvernementale de décentralisation, lui permettant de définir ses priorités en termes de développement urbain et économique.
Le coup d’État militaire et les actions des rébellions touarègue et islamiste dans le nord du pays en 2012 et 2013 déstabilisent la ville.
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Écrit par
- François BOST : agrégé de géographie, maître de conférences à l'université Paris-X-Nanterre
Classification
Média
Autres références
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MALI
- Écrit par Pierre BOILLEY , François BOST , Denia CHEBLI , Christian COULON et Encyclopædia Universalis
- 9 748 mots
- 12 médias
Le Mali est l'un des plus vastes États d'Afrique de l'Ouest. Sa population, aux langues et aux cultures très diversifiées, est estimée à 20 millions d'habitants (2020), et sa capitale, Bamako (3 millions environ en 2023), connaît une très rapide expansion.
Par sa position...