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GAZA BANDE DE

Israël : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Israël : carte administrative

Située au Proche-Orient et bordée à l’ouest par la mer Méditerranée, la bande de Gaza s'étire sur quelque 41 kilomètres du nord au sud, avec une largeur comprise entre 6 et 12 kilomètres ; sa superficie est de 363 kilomètres carrés. La délimitation de ce territoire est, au sud, héritée du tracé du mandat britannique sur la Palestine en 1922 ; au nord et à l'est, elle est imposée par la ligne de démarcation fixée par l'armistice entre Israël et l'Égypte le 24 février 1949. Le plan de partage du 29 novembre 1947 adopté à l'ONU prolongeait cette bande jusqu'aux approches d'Ashdod au nord et au-delà d'El-Awja, dans le Néguev, au sud-est, faisant d'elle l'une des trois portions de l'État arabe de Palestine envisagé. D'avril à décembre 1948, au cours de la première guerre israélo-arabe, quelque 190 000 Palestiniens se sont réfugiés dans ce petit territoire resté sous contrôle arabe, soit 26 % du total de la masse des réfugiés d'alors. Cette encoignure-refuge, où les Palestiniens se sont ajoutés aux quelque 70 000 natifs de la région de Gaza, fut placée provisoirement sous administration égyptienne par la Ligue des États arabes en juillet 1948 ; le gouvernement israélien se déclarait disposé à l'annexer aux fins de résoudre ainsi le sort des réfugiés. À l'inverse, c'est à Gaza qu'est proclamé, à la fin de 1948, un « gouvernement de toute la Palestine » par Amīn al-Husaynī, avec l'appui de la Ligue arabe et contre le ralliement au roi Abdallah de Jordanie. Cette intransigeance fermente aisément dans l'esprit d'une population de réfugiés qui s'instruit dans les écoles de l'UNRWA (United Nations Relief and Works Agency) et dans les universités égyptiennes. À partir de 1953, elle voit son salut dans le président égyptien Nasser. Pourtant, l'opposition de ce dernier au pacte de Bagdad, l'évacuation définitive des troupes anglaises de la zone du canal de Suez et la formation de fedayin gazaouis au service du commandement égyptien provoquent des raids israéliens très violents sur Gaza et Khan Younès en février et août 1955. Le 5 juin 1956, l'agglomération de Gaza est bombardée, et à partir du 1er novembre 1956 jusqu'en mars 1957 tout le territoire est occupé, ainsi que la majeure partie du Sinaï, par les troupes israéliennes. C'est alors, en décembre 1956, à Gaza occupée et au moment où Nasser clame victoire, que Yasser Arafat forme le noyau de ce qui deviendra le Fatah en 1959. Aussi est-ce avec enthousiasme que les gens de Gaza accueillent la déclaration (antinassérienne) du général Kassem, le dirigeant irakien, selon laquelle il existe une « entité palestinienne » autonome constituée par Gaza et la Cisjordanie. Nasser dote alors Gaza d'une Constitution et d'un gouverneur nommé par lui afin de limiter cette tentation autonomiste. Ce gouverneur est remplacé le 5 juin 1967 par un commandant militaire israélien de la zone de Gaza - Nord-Sinaï, à la suite de l'offensive israélienne. La résistance palestinienne y est particulièrement vivace jusqu'en 1972, année au cours de laquelle une opération militaire générale démantèle le « réseau terroriste » du territoire de Gaza et « pacifie » les camps et les quartiers en les perçant de larges travées et en déplaçant dans le Sinaï des familles entières. Après avoir été épuré, le personnel municipal est reconstitué cette même année par le commandement militaire. À la municipalité de Gaza même, le maire est déposé et le conseil municipal supprimé purement et simplement jusqu'en 1973. Des installations de colonisation et de peuplement juifs ont été implantées dans la zone de Gaza depuis 1967. Un Front national uni, d'inspiration communiste, a contribué à former, en relation avec le Fatah et le Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), le Front[...]

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Écrit par

  • : docteur ès lettres et sciences sociales, directeur de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques

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Autres références

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