BANGLADESH
Nom officiel | République populaire du Bangladesh (BD) |
Chef de l'État | Mohammed Shahabuddin Chuppu (depuis le 24 avril 2023) |
Chef du gouvernement | Hasina Wajed (depuis le 6 janvier 2009) |
Capitale | Dhaka ou Dacca |
Langue officielle | Bengali |
Unité monétaire | Taka (BDT) |
Population (estim.) |
168 120 000 (2024) |
Superficie |
147 570 km²
|
Article modifié le
Le Bangladesh depuis l’indépendance
La formation du nouvel État (1971-1975)
Tandis que Mujibur Rahman est emprisonné au Pakistan pour trahison à partir de mars 1971, le jeune officier Ziaur Rahman (plus connu sous le nom de Zia) proclame officiellement l’indépendance du Bangladesh le 27 mars 1971. Icône du mouvement indépendantiste et chef de la Ligue Awami, le cheikh Mujibur Rahman est désigné président du nouvel État. Une sanglante guerre civile éclate alors entre Pakistanais et Bangladais, provoquant le départ de 10 millions de personnes en Inde, le viol de 200 000 femmes et la mort de 1 million de Bangladais. En décembre 1971, les troupes pakistanaises sont finalement défaites par la guérilla du Bengale oriental, aidée par l’intervention de l’armée indienne. Le Pakistan ne reconnaît le Bangladesh qu’en 1974, et les relations diplomatiques entre les deux États sont marquées par ce douloureux passé commun, bien qu’une nette amélioration ait été observée dans les années 2010. Le Bangladesh réclame cependant toujours la reconnaissance du génocide orchestré par l’armée pakistanaise lors de la guerre d’indépendance.
Dès la fin de la guerre, Mujibur Rahman (appelé Mujib) est libéré. Il renonce au titre de président de la République populaire du Bangladesh pour prendre le poste de Premier ministre dès janvier 1972. Mais Mujib, qui doit relever de nombreux défis, fait rapidement preuve d’un manque d’autorité politique pourtant nécessaire à la construction d’une véritable unité nationale. Ayant rassemblé un large soutien populaire lors de la lutte pour l’indépendance, il se révèle incapable, une fois au gouvernement, de concilier les intérêts divergents des différentes classes sociales. Le gouvernement se retranche alors derrière ses intérêts partisans, lesquels sont davantage ceux d’une classe moyenne provinciale, éduquée, occidentalisée et laïque, qui forme la base du soutien électoral de la Ligue Awami au pouvoir.
Une nouvelle Constitution est adoptée en 1972, transformant le pays en une démocratie parlementaire fondée sur quatre principes essentiels : le nationalisme, la démocratie, le socialisme et le sécularisme. En pleine guerre froide, Mujib prône également une politique de non-alignement dans les affaires étrangères, tout en défendant sur le plan national une vision socialiste. De vastes plans de nationalisation sont lancés, empêchant l’émergence d’une classe capitaliste, et les investissements étrangers sont fortement limités. Le gouvernement est accusé de saper la croissance économique du pays.
En 1974, l’économie nationale s’effondre, tandis que le pays subit de fortes inondations qui provoquent une famine causant la mort de plus de 1,5 million de personnes. De plus en plus impopulaire, Mujib répond par un autoritarisme croissant : en décrétant l’état d’urgence, il met fin aux promesses d’un État démocratique respectueux des libertés. En août 1975, à la suite d’un coup d’État, Mujib et une partie de sa famille sont assassinés.
Les espoirs avortés du gouvernement de Zia (1976-1981)
La mort de Mujib provoque un chaos politique, ponctué de coups d’État, jusqu’à l’arrivée au pouvoir, en 1976, du général Ziaur Rahman, second héros de l’indépendance. Le nouveau gouvernement, encouragé par la Banque mondiale, engage le pays sur la voie du capitalisme libéral, en privatisant les entreprises et en levant les restrictions aux investissements extérieurs. Ce revirement économique relance la croissance, favorisée par l’arrivée massive de l’aide internationale.
Soutenu par l’armée, le président Zia prend cependant conscience de la nécessité d’une ouverture démocratique pour mieux asseoir sa légitimité politique. Il réinstaure un régime parlementaire en 1978 afin de permettre la tenue d’élections libres et pluralistes. Il crée son propre parti politique, le Parti nationaliste[...]
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Écrit par
- Alice BAILLAT : doctorante en science politique et relations internationales à SciencesPo Paris et au Centre d'études et de recherches internationales (CERI), chercheuse invitée à l'International Centre for Climate Change Adaptation and Development (ICCCAD) Independent University, Dhaka, Bangladesh
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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