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BANK RUNS, DEPOSIT INSURANCE, AND LIQUIDITY, D. Diamond et P. Dybvig Fiche de lecture

La prévention des paniques bancaires

Ces ruées aux guichets constituent un véritable problème économique parce que même les banques en bonne santé (solvables) peuvent succomber au run et entraîner l'interruption du processus productif. Rien d'objectif n'est nécessaire pour que se déclenche la panique. Cette dernière n'a rien à voir non plus avec l'insolvabilité des actifs, puisque, dans le modèle, les investissements de la banque sont supposés sans risque. C'est précisément cette supposition qui donne une grande force à la démonstration. Des contributions ultérieures (notamment Battacharya et Jackling en 1986) souligneront, bien entendu, le rôle majeur joué par le risque des actifs dans les paniques bancaires.

En tout état de cause, que la panique soit un pur risque de passif bancaire ou qu'elle soit liée au risque des actifs bancaires, comment l'éviter ? Diamond et Dybvig envisagent deux solutions : la suspension de la convertibilité ou la garantie publique des dépôts. La banque peut assortir le contrat de dépôts d'une clause de suspension de la convertibilité afin que, au-delà d'un certain seuil de retraits, les agents n'ayant pas un besoin de consommation en première période n'aient aucun intérêt à solder prématurément leur compte. Cependant, c'est seulement si la probabilité des retraits n'est pas aléatoire qu'une telle clause permet d'exclure l'équilibre de run. Dans le cas contraire, la garantie publique des dépôts est une solution préférable. Si les déposants ont la garantie de pouvoir recouvrer leurs fonds quoi qu'il arrive, ils seront alors dissuadés de paniquer.

Même s'il lui a été reproché de ne pas formaliser très clairement un intermédiaire financier du type banque (rien ne permet notamment d'établir si le passif de la banque est bien détenu par des déposants ou en fait par des actionnaires), la contribution de Diamond et Dybvig présente la grande originalité de justifier l'existence des banques, en même temps qu'elle explique leur fragilité intrinsèque et la nécessité d'une prévention des paniques bancaires par l'intervention des pouvoirs publics.

— Jézabel COUPPEY

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Écrit par

  • : maître de conférences à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne

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