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BANQUE DES RÈGLEMENTS INTERNATIONAUX (BRI)

Connue dans les milieux spécialisés sous le nom de « Tour de Bâle », où elle a son siège, la Banque des règlements internationaux (B.R.I.) a été fondée en mai 1930, à la suite de la conférence de La Haye, par les banques centrales des principaux États européens, avec le statut de banque privée, dans le dessein de dépolitiser les affaires politico-financières intereuropéennes. Sa fonction était alors d'assurer, dans le cadre du plan Young, le paiement des réparations allemandes par la commercialisation des annuités payées et de faciliter le transfert de fonds entre les États.

Plus ancienne institution financière internationale, la B.R.I. remplit des fonctions essentielles : elle favorise la coopération entre les différentes banques centrales qui en sont membres en matière de politique monétaire et de stabilité financière ; elle fournit certains services de paiement à ces banques centrales ; elle assume les fonctions d'agent ou de trustee pour divers règlements financiers internationaux.

Du point de vue juridique, le statut de la B.R.I. est complexe. D'une part, elle est constituée sous la forme d'une société par actions ; d'autre part, elle relève du droit international et est donc dotée des privilèges et immunités nécessaires à l'exercice de ses fonctions.

La banque des banques centrales

La B.R.I. réunit soixante banques centrales des vingt-huit pays de l’Union européenne, des États-Unis, du Canada, du Japon, ainsi que de nombreux pays émergents (dont la Turquie, le Brésil, l’Inde, le Chili et la Thaïlande). Leurs gouverneurs se réunissent en conseil tous les deux mois pour parvenir à un niveau de compréhension mutuelle, coordonner les politiques monétaires à l'échelle internationale et veiller au bon fonctionnement des marchés financiers internationaux. À ce titre, la B.R.I. a été un des cénacles privilégiés par les banquiers centraux pour favoriser leur concertation au cours de la crise financière débutée en 2007.

La B.R.I. aide également les banques centrales et d’autres institutions monétaires et financières officielles à gérer leurs réserves de change. Ces montants, équivalents en moyenne à 4 p. 100 des réserves mondiales de change, sont placés sur les marchés internationaux par le biais des plates-formes de négociation de la Banque à Bâle et à Hong Kong. Ils peuvent aussi servir à accorder des crédits relais aux instituts d’émission ou à coordonner, au nom des banques centrales, un soutien financier d’urgence à un État. La B.R.I. effectue également des transactions de devises et d’or, et offre des services de gestion de dette souveraine et d’actifs à hauts rendements, pour le compte de banques centrales.

Lorsque le capital initial de la Banque a été émis, les banques centrales ou instituts d'émission ont eu la faculté de proposer en souscription les actions dans leur pays respectif. C'est ainsi qu'une partie des émissions belge et française ainsi que la totalité de l'émission aux États-Unis n’étaient pas détenues par les banques centrales, auxquelles elles avaient été initialement attribuées. En 2000, la Banque a décidé de racheter toutes les actions détenues par des actionnaires privés et de ne laisser son capital ouvert qu’à des banques centrales.

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