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BANQUE EUROPÉENNE D'INVESTISSEMENT (BEI)

Créée en 1958 en vertu du traité de Rome, la Banque européenne d’investissement (BEI) est le bras financier de l’Union européenne. Elle appartient au groupe BEI, qui comprend également le Fonds européen d’investissement (FEI), une filiale instituée en 1994 afin de développer le financement à risque des PME innovantes et des start-up.

Établie à Luxembourg depuis la fin des années 1960, la Banque est active dans l’ensemble des États de l’Union, dans les États voisins, ainsi que dans plus de 120 pays tiers, qui entretiennent avec l’UE des relations de partenariat économique et politique. C’est dans le cadre de ces partenariats que la BEI apporte un concours essentiel aux politiques d’aide au développement de l’UE, en coopération avec d’autres bailleurs internationaux – par exemple, la Banque mondiale et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) – ou nationaux – comme l’Agence française de développement (AFD), le Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW) et l’ICO. Essentiellement depuis la crise financière de 2007-2008, le Groupe BEI a vu ses typologies de financements de projets évoluer et son rôle nettement renforcé.

Une institution financière publique créée par le traité de Rome

La BEI tire ses origines de la conférence de Messine, tenue en juin 1955, dans le double objectif de relancer la construction européenne après l’échec de la Communauté européenne de défense (CED), et de préparer l’avènement du marché commun. La création de ce dernier ouvre alors des perspectives positives pour le développement des échanges des six États membres fondateurs, mais soulève également un risque de divergence économique pour les économies les plus faibles. Ainsi n’est-il pas surprenant que la constitution d’une banque publique d’investissement, dont une des missions serait de promouvoir le développement et la cohésion socio-économique de l’ensemble de l’espace communautaire, ait été une priorité importante du gouvernement italien de l’époque, qui parvint aisément à convaincre ses partenaires de la créer par le traité de Rome signé en mars 1957. La constitution d’un puissant outil financier servait en effet les intérêts de l’ensemble des États, particulièrement de ceux qui n’avaient ni réserves budgétaires ni accès aisé aux marchés financiers mondiaux ou même européens.

Des années 1960 aux années 1980, la BEI offre majoritairement des prêts bancaires classiques de montants relativement réduits à des contreparties publiques et privées afin de financer des zones de développement régionales et des infrastructures stratégiques, telles que des réseaux d’énergie (barrages hydroélectriques) ou de transport (chemins de fer, routes, aéroports, etc.). Ce faisant, elle ancre très vite son rôle essentiel de catalyseur de l’épargne mondiale et européenne, qu’elle conserve encore aujourd’hui, au bénéfice de projets majoritairement situés dans les zones périphériques de l’Europe, particulièrement dans le Sud. BEI rime alors avec « Banque européenne pour l’Italie », dit-on ! À la fin des années 1960, la Banque commence à développer une activité de prêts intermédiés par le truchement de banques commerciales finançant des PME (1970) ou des collectivités locales (1979). Cette inflexion dans ses activités permet à la BEI de toucher davantage les tissus économiques locaux.

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Écrit par

  • : enseignant en économie européenne à Sciences Po et à l'université de Paris

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