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BANQUE EUROPÉENNE D'INVESTISSEMENT (BEI)

Une institution européenne renforcée par les crises financières de 2007-2008 et par la Covid-19

Ainsi, avant que n’advienne la grande crise financière de 2007-2008, le Groupe BEI a déjà développé une offre de financements très complète (incluant des prêts, des garanties, des prises de participation indirecte en capital, des instruments de dette subordonnée ou de la microfinance) et des facilités de conseil aux montages de projets et aux politiques publiques qui démontreront toute leur importance par la suite. Ses trois mots d’ordre deviennent : « prêter », « panacher » (les financements BEI et fonds communautaires) et « conseiller » ; le Groupe BEI installe définitivement sa réputation d’intermédiaire entre les orientations publiques et les besoins des acteurs privés. Dans les années 2000, ses financements passent un cap et oscillent entre 40 et 50 milliards d’euros. Ils s’orientent de façon relativement équilibrée vers les grandes infrastructures, l’environnement, les PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI) ainsi que vers la recherche-développement et innovation (RDI). Ils bénéficient très majoritairement aux États de l’UE (90 % environ) et à sa périphérie.

À partir de 2008, les nombreux épisodes critiques que traverse l’Europe vont véritablement placer le Groupe BEI au centre de la scène institutionnelle. De la crise financière au défi de la relance de 2012, de la crise migratoire à la pandémie de Covid-19, BEI et FEI sont sur tous les fronts et souvent en proie à des limites financières que ses États membres actionnaires – les ministres des Finances de l’UE sont les gouverneurs de la Banque – ont du mal à repousser. À l’automne 2008, la BEI augmente ses volumes de financement en soutien aux PME et aux secteurs industriels sinistrés en portant son volume annuel de prêts de 50 à 79 milliards d’euros en moins d’un an – en 2021, le Groupe prêtera un record de 94,8 milliards dans le contexte de la Covid-19. En 2012, elle est une pièce maîtresse du plan de relance européen soutenu par la France. À partir de 2015 BEI et FEI mettent en œuvre le plan Juncker de soutien aux infrastructures stratégiques et aux PME innovantes. En 2020, lors de la pandémie de Covid-19, l’institution aide les banques commerciales à maintenir le financement d’économies mises à l’arrêt.

Ainsi, la BEI apparaît plus nettement encore comme un appui essentiel à ses États membres actionnaires en raison, à la fois, de sa force de frappe financière et du très faible coût de ses prêts, adossé à son excellente notation AAA. Mais aussi parce que cette institution dite « de place » (financière) est un gage de confiance pour l’ensemble des acteurs privés impliqués, particulièrement lorsqu’elle est en mesure de combler les failles des marchés financiers. Enfin et surtout, parce que le Groupe BEI soutient et structure la mise en œuvre des politiques publiques européennes sur le terrain, tout en favorisant leur appropriation par les autorités nationales et locales. La Banque apparaît également plus concrète aux citoyens lorsqu’elle finance, par exemple, la start-up allemande BioNTech à l’origine d’un vaccin anti-Covid, l’efficacité énergétique des logements sociaux en France, ou encore des bornes de recharge de véhicules électriques au Portugal.

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Écrit par

  • : enseignant en économie européenne à Sciences Po et à l'université de Paris

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